
Contenir Facebook: n’y comptez pas trop
Le Journal de Montréal
Une ancienne de la division « Intégrité civique » de Facebook, Frances Haugen, a demandé hier aux membres du Sénat américain de réglementer ses quatre plateformes internet (aussi Instagram, WhatsApp et Messenger) utilisées par 3,5 milliards de personnes. La lanceuse d’alerte affirme que l’entreprise – surprise ! – met ses « bénéfices astronomiques » avant le bien-être, la santé mentale et la vie privée de ses usagers, ce que Facebook a démenti avec véhémence.
Selon elle, Facebook est toxique comme le tabac et doit être soumis à des contrôles législatifs, ce que nombre d’élus promettent régulièrement sans jamais agir. L’entreprise accepte que le Congrès adopte de nouvelles règles qui devraient s’appliquer à tous les géants du web, d’Amazon à Twitter en passant par Google.
Les recherches internes de Facebook rendues publiques par Haugen révèlent l’influence néfaste de Facebook sur la santé mentale des enfants et des ados : Instagram déprime les adolescentes quant à leur image corporelle.
Facebook et ses « mouchards numériques »
Mais il y a beaucoup plus. Facebook et ses acolytes font courir à la planète des dangers gravissimes. Les géants du web sont une menace pour la démocratie et les libertés individuelles : ils exploitent économiquement les prédictions comportementales dérivées de la surveillance de leurs milliards d’usagers.
Les sociétés démocratiques, dont le Canada, limitent la surveillance exercée par l’État sur leurs citoyens, mais elles n’exercent pratiquement aucun contrôle sur celle d’entreprises privées comme Facebook et cie qui offrent des services gratuits à leurs usagers afin de pouvoir amasser des informations sur leurs comportements et leurs dispositions dans leurs moindres détails, le plus souvent à leur insu.
Tout l’appareillage numérique qui sature maintenant notre environnement personnel et professionnel leur sert à accumuler des renseignements sur nous. L’expérience humaine est la matière première gratuite de laquelle ils tirent des données dont ils extrapolent des prévisions sur ce que nous allons faire.
Comment Facebook, Google et cie vous manipulent
Grâce aux capacités prédictives de leurs algorithmes, Facebook et Google peuvent vendre à leurs clients des données de « certitude approximative » vous concernant.
