Un premier test pour le nouveau président de la Chambre des représentants
Radio-Canada
Élu dans la douleur, Kevin McCarthy affronte lundi son premier test comme chef de la Chambre des représentants et de l'opposition au président Joe Biden, lors d'un vote qui risque de creuser les divisions au sein du Parti républicain.
La chambre basse du Congrès américain, qui a basculé de justesse dans l'escarcelle républicaine lors des élections de mi-mandat, se réunit en fin de journée pour adopter les règles de fonctionnement qui encadreront son action lors des deux prochaines années.
Ce débat protocolaire ne suscite d'ordinaire que peu d'intérêt, mais il intervient après une semaine de grande pagaille : une poignée d'élus trumpistes ont bloqué l'accession au perchoir de Kevin McCarthy pendant quatre jours, ce qui n'était pas arrivé depuis plus de 160 ans.
Pour décrocher le poste de président de la Chambre — le troisième dans l'ordre protocolaire après le président et le vice-président —, l'élu de Californie a accédé à certaines de leurs demandes, notamment sur les règles débattues lundi.
Ces concessions, qui ont permis son élection au 15e tour de vote, font désormais grincer des dents parmi les républicains modérés qui pourraient à leur tour faire défection.
Nous n'avons aucune idée des promesses qui ont été faites [...] et cela me fait mal au cœur, a déclaré dimanche sur la chaîne CBS l'élue Nancy Mace, en reprochant à l'aile droite du parti d'avoir conclu des accords en coulisses.
Pour apaiser cette aile droite, hostile à un État dépensier, Kevin McCarthy s'est engagé, selon les médias américains, à inscrire dans les règles de la Chambre que chaque nouvelle dépense devra être financée par une coupe ailleurs dans le budget.
Il a aussi accepté la fin des énormes lois de finances regroupant toutes sortes de dépenses, et d'organiser des votes distincts sur chaque volet (militaire, sécurité intérieure, agriculture, etc.).
Les Américains en ont marre de ces lois de finances aux allures de sapin de Noël qui arrivent, en pleine nuit, avec leurs décorations : 4000 pages, 1,7 milliard de dollars, 7200 allocations de fonds..., a justifié Scott Perry, l'un des dissidents, en référence à la dernière loi de finances adoptée en décembre au Congrès.