Un coup de barre s’impose pour assurer l’avenir du filet social des États-Unis
Radio-Canada
L'aide sociale et Medicare, deux programmes sociaux sur lesquels comptent des millions d’Américains, pourraient se retrouver en rupture de paiement d’ici une décennie, selon le rapport annuel des administrateurs de la sécurité sociale et de l'assurance maladie publié vendredi.
Selon les prévisions actuarielles présentées, l’assurance maladie, connue aux États-Unis sous le nom de Medicare et qui couvre plus de 65 millions de personnes âgées et handicapées, ne sera plus en mesure de payer les visites à l’hôpital et les séjours en maison de retraite de tous ces gens d’ici 2031.
Si rien n’est fait, Medicare ne pourra, en 2031, payer que 89 % des prestations dues.
En 2033, ce sera au tour du programme d’aide sociale de ne plus être en mesure de verser la totalité des prestations aux 66 millions de retraités qui en bénéficient aujourd’hui dans le pays. Selon les prévisions, seuls 77 % des bénéficiaires seront payés en 2033.
Le document présenté par les administrateurs de ces deux régimes presse le gouvernement de donner un coup de barre pour assurer la pérennité de ces filets sociaux dont les coûts ne cessent d’augmenter, car de plus en plus d’Américains vieillissants y deviennent admissibles.
Les administrateurs recommandent encore une fois au Congrès de s'attaquer aux déficits prévus du fonds fiduciaire afin d'introduire progressivement les changements nécessaires [à son financement], a déclaré Kilolo Kijakazi, commissaire intérimaire de la sécurité sociale.
Selon des prévisions antérieures, Medicare aurait dû tomber en rupture de paiement à compter de 2028. Mais selon les nouvelles projections présentées vendredi par ses administrateurs, le programme pourrait continuer de verser des indemnités trois ans de plus.
En revanche, la date à laquelle le programme d’aide sociale doit tomber à sec a, elle, été devancée d’un an.
« Si les législateurs ne font rien, dans moins de 10 ans, plus de 70 millions de bénéficiaires feront face à une réduction moyenne de 23 % de leurs prestations. »