Turkménistan : une élection pour entériner la succession père-fils
Radio-Canada
Les Turkmènes se sont rendus aux urnes samedi pour une élection présidentielle jouée d'avance, qui permettra au fils de l'actuel dirigeant de prendre les rênes de ce pays, l'un des plus reclus et autoritaires du monde.
La succession entre Gourbangouly Berdymoukhamedov et son fils Serdar, qui a connu une ascension météorique, marquera le premier changement d'envergure en plus de 15 ans au Turkménistan.
Officiellement, neuf candidats sont en lice, mais il ne fait aucun doute que le scrutin sera remporté par Serdar Berdymoukhamedov, 40 ans, qui a promis de poursuivre la politique de son père fantasque.
Gourbangouly Berdymoukhamedov, président sortant, chef du gouvernement et à la tête du Sénat, a été la principale figure du pays depuis la mort de son prédécesseur en 2006. Connu pour ses mises en scène à vélo, à cheval ou à la salle de sport, il jouit dans ce pays d'Asie centrale d'un culte de la personnalité.
M. Berdymoukhamedov, surtout connu à l'étranger pour ses apparitions improbables à la télévision, comme celle où il compose du rap patriotique avec son petit-fils, a brusquement annoncé le mois dernier son retrait au profit de la jeune génération.
La télévision d'État de cette ex-république soviétique riche en hydrocarbures a assuré que le scrutin de samedi montrait l'irréversibilité du processus de démocratisation de la société turkmène moderne.
Les bureaux de vote, qui ont fermé à 14 h, étaient pleins dans la capitale Achgabat, où de jeunes Turkmènes en costume cravate ou longues robes rouges faisaient la queue en plaisantant.
Les autorités ont revendiqué plus de 97 % de participation. Des résultats préliminaires seront annoncés au cours d'une conférence de presse dimanche, a indiqué une source gouvernementale à l'AFP.
Une cérémonie d'investiture est aussi prévue pour samedi prochain, selon les médias d'État.