Tunisie : le président prolonge le gel du Parlement, nouvelles élections dans un an
Radio-Canada
Le président tunisien Kaïs Saïed a prolongé lundi la suspension du Parlement, qu'il a décrétée en juillet en s'arrogeant les pleins pouvoirs, jusqu'à la tenue de nouvelles élections législatives en décembre 2022.
Dans un discours à la nation, M. Saïed a aussi annoncé l'organisation à partir du 1er janvier d'une série de consultations populaires portant notamment sur des amendements constitutionnels et électoraux.
Le Parlement restera suspendu jusqu'à l'organisation de nouvelles élections, a déclaré M. Saïed, ce qui revient de facto à dissoudre la Chambre actuelle qu'il avait gelée en s'arrogeant les pleins pouvoirs le 25 juillet.
De nouvelles élections législatives auront lieu le 17 décembre 2022 sur la base d'une nouvelle loi électorale, a-t-il ajouté.
Cette nouvelle loi ainsi que des amendements constitutionnels seront élaborés dans le cadre de consultations populaires qui auront lieu à partir du 1er janvier jusqu'au 20 mars.
« Les réformes constitutionnelles et autres seront soumis à référendum le 25 juillet 2022, jour anniversaire de la proclamation de la République. »
En pleine crise socioéconomique et sanitaire et après des mois de blocage politique, M. Saïed, élu au suffrage universel fin 2019, a invoqué le 25 juillet un péril imminent pour limoger le premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.
En suspendant le Parlement, M. Saïed a effectivement écarté du pouvoir le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force parlementaire et pilier des coalitions gouvernementales successives depuis la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, renversé en 2011.
Après deux mois d'incertitudes, il a promulgué le 22 septembre un décret qui officialise la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaure des mesures exceptionnelles, censées être provisoires, le temps de mener des réformes politiques, dont des amendements à la Constitution de 2014.