Trois policiers jugés pour leur passivité lors du meurtre de George Floyd
Radio-Canada
Un policier blanc a déjà été condamné à 22 ans de prison pour avoir asphyxié l'Afro-Américain George Floyd. C'est désormais au tour de trois de ses collègues d'être jugés pour leurs actions, ou plutôt pour leur absence d'action, le jour du meurtre.
La justice fédérale entame jeudi la sélection des douze jurés qui devront se prononcer sur la culpabilité de Tou Thao, Alexander Kueng et Thomas Lane, accusés d'avoir violé les lois américaines sur les droits civiques du quadragénaire noir.
Concrètement, il leur est reproché de ne pas lui avoir apporté d'aide, alors que George Floyd agonisait sous le genou de leur collègue, Derek Chauvin, le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le nord des États-Unis.
Ce jour-là, les quatre policiers avaient voulu arrêter l'Afro-Américain de 46 ans, soupçonné d'avoir acheté un paquet de cigarettes avec un faux billet de 20 $. Pour maîtriser cet homme à la stature imposante, ils l'avaient plaqué au sol, menotté, et avaient pris chacun leur position :
Ils étaient restés ainsi pendant près de dix minutes.
La scène, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les États-Unis et au-delà, et continue de nourrir une réflexion sur le passé raciste de l'Amérique.
La justice du Minnesota avait rapidement lancé des poursuites pour meurtre contre Derek Chauvin et pour complicité de meurtre contre ses collègues.
Le premier, devenu pour de nombreux Américains l'incarnation des brutalités policières, a été jugé dans ce cadre au printemps et condamné à 22 ans et demi de prison. Le procès des trois autres devant la justice locale a été reporté à plusieurs reprises et doit finalement débuter le 13 juin prochain.
En parallèle, les procureurs fédéraux ont inculpé en mai les quatre agents pour violation des droits civiques de George Floyd, notamment à la liberté et à la sécurité. Ces doubles poursuites sont autorisées aux États-Unis, mais relativement rares, et reflètent l'importance de ce dossier hors norme.