Sur les traces de l’aide humanitaire dans les territoires libérés de l’Ukraine
Radio-Canada
Nelly Furtado et Timbaland chantent Promiscuous dans le gros Toyota Tundra qui roule derrière un camion-remorque chargé de 20 tonnes d'aide humanitaire.
Direction Balaklia, au nord-est, dans une région dévastée libérée en septembre par l'armée ukrainienne, après plus de six mois d'une impitoyable occupation russe. C'est là où se trouve Izioum, une autre ville martyre rasée par l'envahisseur.
Il faudra traverser des zones dangereuses, où il y a encore du pilonnage de l’artillerie russe, pour venir à la rescousse de dizaines de milliers de personnes. Les obus pleuvent encore à Koupiansk, pas très loin.
Au volant, Christian Carrer, un pédiatre français. Avec sa partenaire Tetyana Grebenchykova, il dirige l'Association internationale de coopération médicale (AICM), qui reçoit notamment l'aide de la Fondation Canada-Ukraine et du gouvernement de l'Ontario.
Le convoi de trois véhicules mettra plus de 5 heures à se rendre de l'entrepôt de Poltava à Balaklia, à peine 200 km, mais sur des routes crevassées, endommagées par les tirs, avec d'innombrables postes de contrôle militaires – car on craint encore les infiltrations russes et beaucoup d'armes circulent.
Dès 2014, ce gaillard bien baraqué avec une gueule de baroudeur était sur le terrain pour aider les sinistrés de la région du Donbass, non loin de là, envahie par les Russes. En janvier dernier, il se doutait bien que le dangereux voisin tramait quelque chose.
Il y avait des regroupements bizarres et constamment des provocations, raconte-t-il en conduisant. Tout le monde savait que clairement, il allait se passer quelque chose.
Son organisme a alors commencé à prépositionner divers articles, des pansements notamment. Ceux qui nous financent ont eu confiance en nous, parce qu'on avait pressenti l'agression.
Les donateurs sont autant français, qu'américains ou britanniques. Le Canada arrive au troisième rang des plus généreux envers l'AICM.