Repas scolaires gratuits à l'école: une facture de 1,7 milliard $ par année, selon une étude
Le Journal de Montréal
Fournir le repas du midi aux écoliers québécois du primaire et du secondaire coûterait 1,7 milliard $, estime une étude qui souligne le grand retard du Québec dans un tel programme éprouvé ailleurs dans le monde et qui pourrait même s’autofinancer à moyen terme.
«C’est une norme à l’international [...] dans les écoles, on est vraiment très à la traîne sur cette question-là. Il y a vraiment quelque chose à faire au Québec. Ça n’a pas vraiment de sens qu’on n’ait pas de programme», constate Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Après plus d’un an de recherche et de compilations de données, Mme Plourde publie aujourd’hui une étude qui estime à 1,7 milliard $ le coût d’un programme universel de repas à l’école au Québec.
Les élèves paient le prix
Ce chiffre inclut le service de garde du midi, qui coûte présentement plusieurs dollars par jour aux parents. À titre comparatif, ce montant représente la moitié du versement au Fonds des générations, en 2022-2023.
«Il y a des besoins criants dès maintenant, souligne Mme Plourde. Investissons maintenant dans cette génération-là plutôt que de verser de l’argent pour plus tard.»
En cette période inflationniste, des milliers d’écoliers paient le prix de la hausse du panier d’épicerie, et n’ont pas un repas soutenant pour leur journée scolaire. Selon l’IRIS, 209 166 élèves vivent de l’insécurité alimentaire.
Or, le Canada est le seul pays du G7 et un des seuls de l’OCDE à ne pas avoir de programme universel.
À moyen terme, l’étude estime que le programme universel est susceptible de générer des gains économiques de 1,9 milliard $ par an. Saines habitudes de vie, performance scolaire, agriculture locale, création d’emplois: toutes sortes de bénéfices seraient considérables pour la société.