Ottawa et ses alliés dénoncent les conditions du scrutin tenu à Hong Kong
Radio-Canada
Le gouvernement canadien et ses alliés du Groupe des Cinq (Five Eyes) ont conjointement exprimé lundi leur « vive inquiétude » face à « l'érosion des éléments démocratiques » à Hong Kong, après que des « patriotes » pro-Pékin eurent officiellement pris le contrôle exclusif du conseil législatif (LegCo).
Depuis la rétrocession [de Hong Kong à la Chine, en 1997, NDLR], des candidats aux opinions politiques diverses se sont présentés aux élections à Hong Kong. Les élections d’hier ont inversé cette tendance, écrivent les chefs de la diplomatie du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
« La refonte du système électoral de Hong Kong […] a réduit le nombre de sièges élus au suffrage direct et mis en place un nouveau processus de vérification, afin de restreindre considérablement le choix des candidats sur le bulletin de vote. Ces changements ont éliminé toute opposition politique significative. »
En vertu d’une nouvelle loi chinoise, seuls 20 des 90 sièges du LegCo ont été attribués cette année au suffrage universel, contre 35 auparavant. Les 70 autres sièges sont occupés par des législateurs désignés par des organes pro-Pékin, ce qui leur garantit d’emblée la majorité de ce camp.
Plus frappant encore, Pékin a réservé le droit d’être candidat aux seules personnes ayant donné des gages de patriotisme et de loyauté politique envers la Chine. La décision a éliminé d’emblée tous les candidats du camp démocrate, qui avaient été tolérés au LegCo jusqu’ici, et transformé de facto l’élection en processus de sélection de candidats préapprouvés.
Pendant ce temps, de nombreux politiciens de l’opposition de la ville, notamment les 47 personnes inculpées en vertu de la loi sur la sécurité nationale, restent en prison dans l’attente de leur procès, tandis que d’autres sont en exil à l’étranger, résument les ministres des Affaires étrangères du Canada et de ses alliés.
« Maintenir un environnement propice aux opinions divergentes pacifiques est le moyen le plus efficace de garantir la stabilité et la prospérité de Hong Kong. Nous demandons instamment à la République populaire de Chine d’agir conformément à ses obligations internationales en matière de respect des droits protégés et des libertés fondamentales à Hong Kong, y compris ceux garantis par la déclaration commune sino-britannique. »
Depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, l’ancienne colonie britannique jouissait d’une certaine autonomie par rapport à la Chine continentale, en vertu du principe un pays, deux systèmes, censé garantir la liberté d'expression, la liberté de réunion, la liberté de la presse et une justice indépendante. Cela doit théoriquement être respecté jusqu’en 2047.
Selon Ottawa et ses alliés, la loi sur la sécurité nationale décrétée en juin 2020 par Pékin dans le but de mettre un terme aux gigantesques manifestations du camp prodémocratique en 2019 a des répercussions négatives sur ces libertés fondamentales qui se font sentir dans toute la société civile.