Nicaragua: réélu, Ortega affronte un déluge de critiques et des menaces de sanctions
Radio-Canada
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, affrontait lundi un déluge de critiques de la communauté internationale et la menace de nouvelles sanctions américaines, au lendemain de sa réélection sans surprise.
L'ancien guérillero sandiniste, âgé de 75 ans et au pouvoir depuis 2007, a obtenu 75,92 % des voix selon des résultats quasi définitifs portant sur 97,74 % des bulletins, selon le Conseil suprême électoral.
Nous recevons ces votes avec humilité et un sens énorme de la responsabilité, a réagi Rosario Murillo, l'épouse de M. Ortega, réélue au poste de vice-présidente. Ces élections, pour lesquelles aucun observateur étranger n'avait été autorisé, ont été souveraines, a ajouté Mme Murillo.
Tandis que le président américain Joe Biden avait qualifié, dès dimanche soir, le scrutin de comédie, Washington a menacé lundi le pouvoir de Managua de nouvelles sanctions.
Nous continuerons à avoir recours à la diplomatie, à des mesures coordonnées avec nos alliés et partenaires régionaux, aux sanctions et aux restrictions de visa [pour que] les complices des actes non démocratiques du gouvernement Ortega-Murillo rendent des comptes.
Après les arrestations de 39 opposants, dont les sept principaux rivaux potentiels de Daniel Ortega, les États-Unis et l'Union européenne, qui a condamné dimanche des élections sans légitimité, avaient déjà imposé des sanctions aux proches du chef de l'État.
Joe Biden s'apprête maintenant à promulguer un arsenal de sanctions encore plus dures édictées par la loi RENACER, approuvée dernièrement par le Congrès américain.
L'Assemblée générale de l'Organisation des États américains (OEAOrganisation des États américains) a mis la situation au Nicaragua à son ordre du jour cette semaine et pourrait décider de suspendre l'adhésion de Managua.
2022 sera assurément une année difficile pour le gouvernement nicaraguayen, mais aussi pour la population, aussi bien en termes politiques qu'économiques, a déclaré à l'AFP Elvira Cuadra, de l'Institut nicaraguayen d'études politiques (IEEPPInstitut nicaraguayen d'études politiques).