Net rebond en France des manifestations contre le passeport vaccinal
Radio-Canada
« Macron, on t'emmerde! » : quelques jours après les déclarations fracassantes du président français Emmanuel Macron, décidé à « emmerder » les non-vaccinés, ces derniers et les opposants au passeport vaccinal ont battu le pavé dans plusieurs villes de France, renouant avec des mobilisations d'ampleur.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé 105 200 participants dans toute la France, soit quatre fois plus que les 25 500 de la mobilisation précédente, le 18 décembre.
À Paris, trois cortèges ont rassemblé 18 000 personnes, et ils étaient 87 200 dans la rue dans le reste du pays, selon le ministère de l'Intérieur. Dix policiers ont été blessés et 34 personnes interpellées.
La manifestation parisienne la plus importante a rassemblé des milliers de personnes à l'appel des Patriotes du candidat d'extrême droite à la présidentielle Florian Philippot, retrouvant l'ampleur des mobilisations de l'été dernier, lorsqu'avait été annoncé le passeport sanitaire.
Macron, ton pass, on n'en veut pas, Touchez pas aux enfants, scandaient les manifestants, dont beaucoup arboraient un drapeau français, au milieu de quelques fleurs de lys royalistes.
Si la loi passe, on ne pourra plus aller à l'école, on ne pourra plus travailler, a estimé un jeune homme de 17 ans proche des idées de Florian Philippot, qui ne veut pas s'injecter un vaccin en cours d'expérimentation.
Une bibliothécaire de 57 ans, se déclarant plutôt écolo et à l'extrême gauche, a tenu à protester contre le pass qui devient une obligation vaccinale déguisée, alors que les vaccins produisent, selon elle, des effets secondaires.
La manifestation parisienne a pris des allures de rencontre politique, plusieurs personnalités d'extrême droite venant apporter leur soutien : dans un message vidéo, Marion Maréchal, la nièce de la candidate du Rassemblement national à la présidentielle Marine Le Pen, le très conservateur Jean-Frédéric Poisson, soutien d'Éric Zemmour (autre candidat d'extrême droite à la présidentielle), ou l'ancien conseiller de l'ex-président américain Donald Trump, Steve Bannon.
Une source policière a qualifié ce rassemblement de tendu, tout comme celui tenu boulevard de l'Hôpital, dans le sud-est de Paris, à l'initiative de gilets jaunes, ce mouvement social qui a ébranlé la France en 2018 et 2019, qui a lui aussi retrouvé des niveaux de mobilisation similaires à ceux du début de l'été dernier.