Manque de lits: 1400 Québécois morts à l'urgence sur une civière
TVA Nouvelles
Plus de 1400 patients sont décédés dans le brouhaha des urgences des hôpitaux l’an dernier faute de lits disponibles sur un étage, une hausse de 28 % qui soulève l’indignation.
« C’est épouvantable, réagit Paul Brunet, président du Conseil de la protection des malades. Je ne pensais pas qu’il y en avait autant. »
Pas moins de 1437 patients sont décédés dans les urgences du Québec en 2020-2021, alors qu’ils s’y trouvaient depuis plus de 12 heures, selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). La moitié des gens décédés y étaient même depuis plus de 24 heures.
Il s’agit d’une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente, et aussi le pire bilan des cinq dernières années. Les gens décédés avaient en moyenne 72 ans.
Considérant que les urgences du Québec ont connu une chute des visiteurs avec la pandémie, la proportion des décès est aussi en hausse.
« Humainement, je trouve ça vraiment discutable », avoue la Dre Élyse Berger-Pelletier, une urgentologue de l’hôpital de Lévis qui s’est récemment intéressée à ces statistiques, alors qu’elle travaillait pour le MSSS.
« Ce n’est pas digne, croit M. Brunet. On a un réseau pas mal fragile, et c’est un autre des terribles exemples à l’appui. »
Le Journal a choisi de ne présenter que les données des décès après 12 heures à l’urgence. Avant ça, toutes sortes d’impondérables peuvent expliquer la mort, ont précisé plusieurs médecins.
« Après 12 heures, on le voit venir que ça ne va pas. On a le temps de prendre une décision, assure la Dre Berger-Pelletier. L’accès aux lits est rendu gangrené, même les gens sur le point de mourir n’ont plus accès ! »
Le Vérificateur général du Québec (VGQ) rendait publics, le 23 mai dernier, les résultats de son évaluation de l’évolution de la qualité des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) au cours des dernières années. Tristement, les constats qui s’y trouvent sont alarmants et se regroupent tous autour d’un même enjeu: la dégradation de la qualité et le manque de suivis ministériels permettant son amélioration.