Les touristes arrivent à Constanta. Où iront les réfugiés de l’Ukraine?
Radio-Canada
La mer. La chaleur, l’air salin. « C’est thérapeutique, n’est-ce pas? », dit Elena Motassova. Elle a le cou tendu vers le ciel, les yeux plissés, aveuglée par le soleil.
Puis les larmes coulent quand elle les ouvre pour admirer la mer Noire. Notre mer Noire, dit-elle. Ça nous fait penser à Odessa. Nous voudrions tellement rentrer à la maison.
Nous, c’est aussi Olga, Larissa, Tatiana, Illia. Des femmes âgées de 30 à 75 ans qui marchent main dans la main sur la plage.
Elles sont inséparables. Pourtant, elles ne se connaissaient pas quand elles sont arrivées à Constanta, en Roumanie, le 2 mars. On habite toutes à Odessa en Ukraine, mais nous ne nous étions jamais croisées chez nous! C’est le destin qui nous a réunies et on a besoin l’une de l'autre, explique Larissa Goubachova.
C’est à l'Hôtel Mondial, juste en face de la plage, qu'elles ont fait connaissance. Elles venaient de fuir la guerre, convaincues à l'époque que leur exil était temporaire, mais plus les semaines passent, plus la guerre s'enlise. Mais leur amitié se soude.
L'hôtel les héberge gratuitement, leur offre trois repas par jour et du réconfort. Il y a des enfants qui courent près de la réception, d'autres qui jouent à la cachette près du stationnement où des employés municipaux s'affairent à réparer un trottoir et à préparer la terre pour planter des fleurs.
La saison touristique approche et les commerçants s’y préparent. Les plages vides de Constanta seront bondées de touristes dès le mois de juin.
On doit partir, dit Tatiana Inchenko, mais on comprend, c'est normal. L'hôtel leur a donné quelques jours pour libérer leur chambre. Mais elle dit qu'elle a de la chance puisqu'un Roumain lui offre un petit studio à Mamaia, pas très loin.
Mais il faudra qu’elle trouve de l'argent pour nourrir la famille. Ce n'est pas évident de trouver du travail, je ne parle pas roumain.