Les achats par carte de crédit sont difficiles à contrôler dans plusieurs villes, déplorent des vérificatrices générales
Le Journal de Montréal
La multiplication des cartes de crédit rend les transactions difficiles à encadrer si l’on se fie aux rapports des vérificatrices générales (VG) de quatre des plus grandes villes du Québec.
Les VG de Montréal, Laval, Sherbrooke et Gatineau ont toutes décelé des problèmes avec l’utilisation des cartes de crédit dans leurs municipalités respectives.
En 2020, la VG de Sherbrooke, Andrée Cossette, relevait que près d’un employé sur quatre avait accès à une carte, ce qui incitait aux achats de «dernière minute» et rendait le processus d’achat peu efficient.
De plus, Mme Cossette notait l’absence de directives pour de nombreux types de frais, dont ceux de repas, qui totalisaient près 700 000$ sur les cartes de crédit entre 2015 et 2018.
«Les contrôles sur les frais de repas, de déplacement, de représentation, de boissons alcoolisées, de fleurs, de dons et autres doivent être encadrés par des directives appropriées, afin de favoriser des comportements éthiques», écrivait-elle.
À Laval, le nombre de cartes de crédit et de transactions par carte est aussi à la hausse, mais les politiques n’étaient pas toujours claires ou suivies, révélait la vérificatrice générale, Véronique Boily, dans son rapport 2022.
Par exemple, des repas payés par carte ne respectaient pas les maximums permis, et il n’y avait pas de limite sur les remboursements d’hôtel. Une carte-cadeau de 100$ de la Société des alcools du Québec (SAQ) a même été achetée en guise de reconnaissance pour un employé, alors que ce type de dépense n'était pas permis.
De plus, des cartes n’étaient pas systématiquement annulées au départ d’un employé. Une carte est même restée valide près d’un an après le départ du fonctionnaire. Certaines dépenses n’étaient pas accompagnées de pièces justificatives. Finalement, elle constatait aussi «un manque de rigueur» dans la gestion des cartes d’essence.
«De 2020 à 2022, plus de 17 000$ de frais d’intérêt ont été payés en raison des retards de paiement des soldes de cartes d’essence, sans que la situation soit prise en main», peut-on lire dans son rapport.
