Le syndrome de la femme blanche disparue
Radio-Canada
Un torrent de publications sur les réseaux sociaux, des télévisions en boucle sur le sujet : l'homicide de la jeune voyageuse Gabby Petito aux États-Unis a suscité un intérêt immense, ainsi qu'une polémique sur l'attention disproportionnée accordée aux disparitions de femmes blanches.
L'annonce récente de la découverte du corps de la femme de 22 ans dans le Wyoming, et le classement mardi de sa mort comme homicide, ont été très largement relayés, dépassant les frontières américaines.
Avec son petit ami Brian Laundrie, Gabby Petito était partie vivre une aventure en fourgonnette aménagée dans les paysages grandioses de l'Ouest américain. Il en était revenu seul, 10 jours avant que la famille de la jeune femme ne signale sa disparition, et reste aujourd'hui introuvable.
L'histoire tragique de cette jeune Américaine blonde est aussi tristement banale dans un pays où des centaines de milliers de personnes disparaissent chaque année. Elle a pourtant cristallisé l'attention.
Au début, je m'y suis intéressée simplement parce que c'était une histoire vraiment captivante, je me demandais pourquoi est-il revenu? Pourquoi n'est-elle pas revenue?, explique Paris Campbell, 28 ans. Sous le pseudo stopitparis, elle a publié une trentaine de vidéos sur le sujet pour ses 263 000 abonnés sur TikTok.
C'est vraiment une situation à laquelle on s'identifie, dit-elle à l'AFP.
Sur les nombreux clichés de leur voyage partagés par le couple sur les réseaux sociaux, ils s'affichaient tout sourire, pieds nus dans un canyon ou arpentant les roches ocres de décors de westerns. Selon Paris Campbell, le décalage entre cette image idéalisée et la tragédie qui s'est produite a nourri l'intérêt.