La Turquie frappe les régions kurdes de Syrie et d’Irak
Radio-Canada
La Turquie a mené dimanche des raids aériens dans le nord de l'Irak et de la Syrie qui ont fait une trentaine de morts dans plusieurs régions sous contrôle des forces kurdes syriennes et du Parti des travailleurs du Kurdistan, accusés par Ankara du récent attentat meurtrier à Istanbul.
Dans une réplique apparente contre Ankara, des tirs de roquette effectués depuis le territoire syrien ont atteint un poste-frontière turc faisant au moins huit blessés, deux soldats et six policiers turcs, selon l'agence officielle turque Anadolu.
L'opération aérienne "Griffe Épée" a été menée avec succès dans le cadre de notre stratégie visant à éliminer les attaques terroristes du nord de l'Irak et de la Syrie, assurer la sécurité des frontières et éliminer le terrorisme à sa source, a déclaré le ministère turc de la Défense, dans un communiqué.
Immédiatement accusés de l'attentat d'Istanbul qui avait fait six morts et 81 blessés le 13 novembre, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition armée dominée par les Kurdes), soutenues par Washington, avaient nié toute implication.
L'heure des comptes a sonné! Les salauds devront rendre des comptes pour leurs attaques perfides, avait cependant lancé le ministère turc dans la nuit sur Twitter.
Selon le site web turc Yeni Safak, qui relaient des images de l'armée, les noms des deux enfants, Ecrin et Yagmur, tués dans l'explosion, ont été inscrits au marqueur noir sur les missiles largués au cours de l'opération.
Au total, 89 cibles comprenant des abris, tunnels, dépôts de munitions, postes de commandement et camps d'entraînement ont été détruits, et beaucoup de terroristes ont été neutralisés, a affirmé le ministère turc de la Défense.
Les frappes dans les provinces syriennes de Raqa et Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord) ont fait au moins 18 morts dans les rangs des FDS et 12 morts dans ceux du régime syrien, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie. Il y a eu 40 blessés, selon la même source.
L'ONG a également fait état de la mort d'un journaliste, Issam Abdallah, correspondant syrien d'une agence de presse kurde.