La Suisse, grande épargnée de l’inflation en Europe
Radio-Canada
Au petit matin, alors que le soleil commence à peine à découper la forme des montagnes qui surplombent le village de Leytron, la journée du boulanger Albert Michellod est déjà bien entamée.
Ces temps-ci, ce commerçant a en tête le même souci que ses collègues ailleurs en Europe : l’impact de la hausse des prix sur sa production.
Toutes nos matières premières augmentent. Ça veut dire que, pas plus tard qu’hier, le marchand de levures m’a annoncé qu’en novembre il y a une augmentation de 15 centimes de franc suisse sur la levure. Ça avait déjà commencé avec la farine et le beurre, explique Albert Michellod.
Pour cet entrepreneur, dont le commerce dépend de fours et de congélateurs énergivores, la renégociation de son contrat énergétique l’année prochaine est aussi source d’inquiétude.
Dans sa boulangerie, qui fait aussi office de café, la hausse des prix s’invite dans les conversations. Mais César, un client, relativise quand il compare la situation en Suisse à celle des pays voisins. On est quand même mieux, je pense.
« J’ai de la famille en Allemagne, et c’est un peu plus difficile maintenant. »
Et pour cause, le taux d’inflation en un an pour le mois d’octobre était de 10,4 % en Allemagne. Pour l’ensemble de la zone euro, l’institut Eurostat prévoit un taux de 10,7 % pour la même période.
La Suisse, avec son inflation qui a baissé de 3,3 % à 3 % entre septembre et octobre, fait donc figure d’exception sur le continent.
Selon Vincent Riesen, directeur général de la Chambre valaisanne de commerce et d'industrie, la singularité de son petit pays s’explique entre autres par la force de sa devise, dont la valeur a augmenté au cours des derniers mois.