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La relation franco-allemande à la recherche d’un nouveau souffle
Radio-Canada
« C’est vrai que la relation, l’entente, on va dire l’harmonie, s’est dégradée. » C’est le constat que fait Hélène Miard-Delacroix, spécialiste de l’Allemagne contemporaine et professeure à l’Université Paris-Sorbonne, pour décrire l’état de la relation entre les deux pays les plus peuplés de l’Union européenne.
Ce fameux couple franco-allemand, parfois considéré comme le moteur de l’Europe, est-il en froid? Chose certaine, les agacements de part et d'autre n’ont pas échappé à la presse ces derniers temps.
Rhin ne va plus, a ainsi titré en octobre le journal français Libération, en référence au fleuve qui sépare les deux pays, pour évoquer le report d’un conseil des ministres mixte, tradition répétée à plus de 20 reprises entre les gouvernements français et allemand. Ce sommet a finalement lieu ce dimanche.
« C’est vrai qu’il y a eu un certain nombre de pannes, un certain nombre de couacs entre Paris et Berlin sur des sujets qui sont précisément ceux où on n'est pas tout à fait sur la même ligne et avec des traditions différentes. »
L’experte ajoute ainsi que quand Olaf Scholz a annoncé en septembre un plan d’investissement de 200 milliards d’euros, une stratégie qui a suscité des craintes chez certains partenaires européens, dont la France, le chancelier n’avait pas même informé son voisin français.
Des désaccords entre Paris et Berlin ont par ailleurs été exposés au grand jour cet automne, lors de négociations autour d’une proposition européenne de plafonnement des prix du gaz.
Claire Demesmay, chercheuse au Centre Marc Bloch de Berlin, explique que la relation entre les deux pays a toujours été marquée par des approches différentes dans certains domaines cruciaux, notamment la défense.
Selon elle, on trouve d’un côté une France qui a cette ambition d’avoir une souveraineté en matière de défense, qui aimerait développer une Europe de la défense, et de l’autre une Allemagne qui, elle, confie sa défense et sa sécurité depuis des années aux États-Unis.
Idem en ce qui concerne l'énergie : Paris a en grande partie orienté sa stratégie autour du nucléaire, alors que Berlin a davantage misé sur les énergies renouvelables et le gaz russe.