La F1 déficitaire pour les contribuables
Le Journal de Montréal
Ce sont plus de 170 millions $ que les deux gouvernements, la Ville de Montréal et Tourisme Montréal ont versé, depuis 2017, pour la tenue du Grand Prix du Canada, un événement qui est déficitaire pour les contribuables.
Tourisme Montréal et le promoteur du Grand Prix, Bell Canada, ont récemment rendu publique une étude chiffrant à plus de 63 millions $ les retombées économiques de l’événement et à 16 millions $ les revenus fiscaux qui en découlent pour Québec et Ottawa.
Selon l’étude, 34 % des participants au Grand Prix et aux festivités connexes qui se tiennent au centre-ville de Montréal proviennent de la région métropolitaine. Les autres arrivent notamment des États-Unis (20 %), d’autres provinces (20 %), d’autres pays (12 %) et du reste du Québec (7 %).
Les revenus fiscaux estimés ont doublé par rapport à 2015, alors qu’ils étaient évalués à 8,1 millions $. Joint hier par Le Journal, l’économiste Jean-Marc Bergevin, auteur de l’étude récemment dévoilée, a expliqué cet important bond par le fait que l’étude réalisée sur le Grand Prix de 2015 « sous-estimait » les retombées économiques de l’événement.
Or, même avec des recettes fiscales de 16 millions $, les contribuables sont perdants. Une analyse effectuée par La Presse l’an dernier chiffrait à plus de 20 millions $ l’écart négatif entre les revenus et les dépenses des gouvernements liés au Grand Prix pour la période de 2015 à 2019 inclusivement (plus de 4 M$ par année).
Quel est l’impact net ?
L’économiste Pierre Emmanuel Paradis, président de la firme AppEco, déplore que le promoteur du Grand Prix et les subventionneurs vantent les retombées économiques de l’événement sans tenir compte des fonds publics qui y sont injectés.
« Ce qu’il est important de regarder, et que ce genre d’étude-là ne nous donne pas, c’est l’impact net sur l’économie », affirme M. Paradis.
Philippe Barla, qui est professeur d’économie à l’Université Laval, est du même avis.