La Cour suprême des États-Unis examine un dossier majeur sur les armes à feu
Radio-Canada
La Cour suprême des États-Unis, profondément remaniée par Donald Trump, examine mercredi un recours contre une loi de New York et sa décision pourrait permettre à tous les Américains de sortir armés de leur domicile.
L'audience, la plus importante consacrée aux armes à feu depuis plus de dix ans, suscite de fortes appréhensions chez les partisans de régulations renforcées qui se méfient de la majorité conservatrice de la haute cour avec six juges sur neuf.
Les enjeux sont très élevés et les conséquences potentielles très mauvaises, a lancé Angela Ferrell-Zabala, vice-présidente des organisations Everytown For Gun safety et Moms Demand Action, à un petit groupe de manifestants rassemblés devant la Cour avant l'audience.
La décision des neuf sages pourrait compliquer l'action des villes et des États pour lutter contre la crise de la violence par armes à feu, a-t-elle ajouté, en référence aux près de 20 000 personnes tuées par balles aux États-Unis en 2020 (hors suicides) en hausse de 25 % sur un an.
Les défenseurs du port d'arme voient au contraire dans ces chiffres la preuve que les Américains ont besoin de s'armer davantage pour se défendre et se réjouissent de voir le sujet devant une Cour suprême apparemment sensible à leur cause.
Le temple du droit, où l'ancien président républicain a fait entrer trois juges, a aujourd'hui une solide majorité [...] de magistrats qui pensent que la Constitution doit être interprétée comme elle était comprise lors de son écriture, a récemment souligné le puissant lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA).
La NRANational Rifle Association milite pour une lecture littérale du deuxième amendement de la Constitution. Ratifié en 1791, il énonce qu'une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé.
En 1939, la Cour suprême avait jugé qu'il protégeait le droit d'utiliser des armes dans le cadre d'une force de maintien de l'ordre, comme l'armée ou la police, mais n'était pas un droit individuel à l'autodéfense.
Elle a changé de position lors d'un arrêt historique en 2008 et a établi pour la première fois un droit à posséder une arme à son domicile pour se défendre.