Joe Biden promulgue une loi pour bloquer une grève du rail
Radio-Canada
Le président Joe Biden a promulgué vendredi une loi visant à empêcher une grève dans le secteur ferroviaire potentiellement catastrophique pour l'économie américaine, selon lui.
Le Sénat a adopté jeudi, par une large majorité de 80 voix contre 15, un texte qui impose aux cheminots un accord conclu en septembre entre les compagnies ferroviaires et 12 syndicats représentant 115 000 salariés, qui menaçaient de déclencher une grève le 9 décembre.
La chambre haute du Congrès n'a en revanche pas approuvé une mesure consistant à leur verser plusieurs jours de congés de maladie par an, ce que réclament les 4 syndicats sur 12 qui ont refusé de ratifier l'accord.
C'était difficile pour moi, mais c'était la bonne chose à faire en ce moment – sauver des emplois, protéger des perturbations des millions de familles de travailleurs et maintenir les chaînes d'approvisionnement pendant la période des vacances, a déclaré le chef de la Maison-Blanche, qui s'emploie à entretenir de bonnes relations avec les syndicats.
Une grève des ouvriers du rail aurait été une catastrophe économique, a-t-il ajouté pour justifier sa décision. Le débrayage aurait gelé près de 30 % du transport de marchandises aux États-Unis et coûté près de 2 milliards de dollars par jour à l'économie américaine, selon les entreprises du secteur.
Le Congrès américain est intervenu dans ce conflit social, car il a le pouvoir de bloquer une grève lorsqu'elle concerne le secteur des transports.
Les compagnies ferroviaires américaines – Union Pacific, BNSF (Berkshire Hathaway Inc), CSX ou Norfolk Southern Corp entre autres – ont fortement réduit le coût du travail ces dernières années afin d'améliorer leurs profits et s'opposent à la rémunération des arrêts de travail pour raisons de santé qui les obligerait à recruter davantage de salariés.
Les compagnies ferroviaires font des profits records. Les employés n'ont aucun congé de maladie payé. Est-ce que c'est OK? Payer un congé de maladie est un droit humain fondamental, a réagi Sean O'Brien, président du syndicat des Teamsters, sur Twitter après le vote du Sénat.
L'accord qui s'impose aux cheminots prévoit une augmentation des salaires de 24 % sur cinq ans et cinq primes exceptionnelles de 1000 $ par an.