Irak : des manifestants pro-Sadr envahissent le parlement une deuxième fois
Radio-Canada
Pour la deuxième fois cette semaine, des milliers de partisans de l'influent leader politique chiite Moqtada Sadr ont envahi samedi le parlement irakien, qu'ils comptent occuper jusqu'à nouvel ordre après une nouvelle journée de manifestations dans un pays en pleine crise politique.
Brandissant des drapeaux irakiens, des portraits de Moqtada Sadr et des drapeaux aux insignes religieuses, des milliers de manifestants se sont pressés dans le hall du parlement avant de pénétrer dans l'hémicycle, faisant le signe de la victoire et prenant des égoportraits dans une ambiance bon enfant, ont rapporté des journalistes de l'AFP sur place.
L'impasse politique est totale en Irak, qui attend la nomination d'un nouveau président et d'un premier ministre 10 mois après les législatives d'octobre 2021.
Faiseur de rois et trublion de la scène politique, Moqtada Sadr a lancé une campagne de pression maximale contre ses adversaires, rejetant leur candidat au poste de chef du gouvernement.
Mercredi, des manifestants avaient brièvement occupé le parlement, et samedi, ils ont annoncé un sit-in [qui durera] jusqu'à nouvel ordre, selon un bref communiqué du Mouvement sadriste.
Allongés sur la moquette des couloirs ou adossés aux piliers, certains manifestants tuaient le temps sur leur portable, d'autres s'éventaient à l'aide de cartons ou avaient enlevé leur chemise pour rester en maillot de corps, selon un journaliste de l'AFP.
Samedi matin, plusieurs milliers de manifestants rassemblés devant un pont de Bagdad ont escaladé des blocs en béton érigés pour bloquer la voie, parvenant finalement à pénétrer dans la zone verte, malgré les tirs de gaz lacrymogènes des forces de sécurité et les canons à eau qui ont été déployés, a constaté l'AFP.
Les manifestants rejettent la candidature au poste de premier ministre de Mohamed Chia al-Soudani, jugé proche de l'ancien chef du gouvernement Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.
Dans les jardins du parlement, Sattar al-Aliawi, 47 ans, dit manifester contre un gouvernement corrompu et incapable, estime-t-il, qui sera formé par les adversaires de M. Sadr.