
Folie des protéines au Québec: Coke et Pepsi flairent la bonne affaire
Le Journal de Montréal
Les géants de l’alimentation ont trouvé un nouveau filon d’or avec l’engouement pour les protéines chez les ados comme les adultes, ce qui suscite l’inquiétude des nutritionnistes face à une tendance qui dépasse largement les besoins réels.
«Il y a vraiment un engouement, confirme Isabelle Huot, docteure en nutrition, interrogée vendredi. Les jeunes sont tellement “protéines, protéines, protéines”, c’est fou.»
Cette forte demande n’échappe pas aux géants des boissons gazeuses. Coca-Cola affiche une croissance à deux chiffres avec sa gamme fairlife, tandis que PepsiCo annonce de «gros lancements» de boissons protéinées pour l’automne.
Les boissons fairlife génèrent plus de 1 G$ US, malgré des contraintes de production qui brident sa croissance. «Si nous avions plus de capacité, nous pourrions vendre plus de produits», a reconnu ouvertement le patron de Coke cette semaine.
Sa nouvelle usine fairlife à 650 M$ US sera en fonction au début de 2026, à New York, pour répondre à la demande. PepsiCo n’est pas en reste avec des lancements majeurs prévus dès l’automne dans «l’espace protéines liquides».
Ses grandes marques PopCorners et Quaker sont ciblées avec comme objectif affiché d’offrir des «solutions démocratisées à grande échelle». Des Doritos protéinés sont aussi en préparation.
Même Khloé Kardashian s’engouffre dans la brèche avec son maïs soufflé protéiné Khloud, qui promet 7 g de protéines par portion pour 4,99$.
Les chiffres ne mentent pas. De 12 G$ US en 2024, le marché mondial des protéines va passer à 27 G$ US d’ici 2034, selon Precedence Research.
Au Québec, ce succès se traduit dans les boutiques spécialisées. «Depuis la pandémie, les ventes sont en croissance pour mes trois adresses», confirme Vincent Charbonneau, propriétaire de bientôt quatre franchises Shop Santé à Montréal.
