Fiasco électoral en Libye
Radio-Canada
Après plusieurs jours de faux suspense, les autorités libyennes ont confirmé mercredi que l'élection présidentielle prévue vendredi n'aurait pas lieu, l'Autorité électorale proposant de reporter d'un mois cette échéance cruciale dans le processus de transition censé sortir ce pays d'Afrique du Nord du chaos post-Kadhafi.
Moins de 48 heures avant le jour J, une commission du Parlement chargée du suivi du scrutin a conclu à l'impossibilité de le tenir à la date prévue, pourtant fixée il y a plus d'un an.
Ses conclusions ont été rendues publiques alors qu'une annonce du report du scrutin était attendue depuis plusieurs jours, sur fond de désaccords insurmontables entre camps rivaux.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye ne parvient pas à s'extraire du chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays et par une série de conflits armés.
L'élection du 24 décembre devait marquer l'aboutissement d'un processus politique parrainé par l'ONU pour clore ce chapitre de division et d'instabilité.
Toutefois, après avoir consulté les rapports techniques, judiciaires et sécuritaires, nous vous informons de l'impossibilité de tenir l'élection à la date du 24 décembre 2021 prévue par la loi électorale, a écrit le président de ladite commission, Al-Hadi al-Sghayer, dans un rapport adressé au chef du Parlement, sans avancer de nouvelle date.
La Haute commission électorale libyenne (HNEC) a rebondi sur ce rapport pour proposer de reporter l'élection d'un mois au 24 janvier 2022. Le Parlement se chargera d'adopter les mesures nécessaires afin de lever les entraves au processus électoral, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Après le cessez-le-feu signé en octobre 2020 entre camps de l'est et de l'ouest, un nouveau gouvernement unifié avait été mis sur pied en début d'année, à l'issue d'un processus laborieux chapeauté par l'ONU, pour gérer la transition jusqu'aux élections.
Si le report du scrutin ne faisait aucun doute depuis plusieurs jours, aucune institution ne semblait vouloir prendre la responsabilité de l'officialiser, la Haute commission électorale libyenneHNEC et le Parlement basé à Tobrouk (est), en conflit, estimant chacun qu'il revenait à l'autre de le faire.