Début des référendums d’annexion par la Russie dans quatre régions ukrainiennes
Radio-Canada
Des référendums d'annexion par la Russie ont débuté vendredi dans des régions d'Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou, des scrutins qualifiés de « simulacres » par Kiev et les Occidentaux et qui marquent une escalade majeure du conflit.
En parallèle, la mobilisation de centaines de milliers de réservistes russes se poursuivait, le Kremlin cherchant à parer les avancées de l'armée ukrainienne, forte des livraisons d'armes occidentales.
Les votes, qui ont débuté à 5 h 00 (heure locale), s'achèveront le 27 septembre dans les régions séparatistes de Donetsk et Louhansk (est), et dans des zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zaporijia (sud).
Le scrutin, annoncé dans l'urgence cette semaine sur fond de succès militaires ukrainiens, se fait notamment par porte-à-porte, les responsables prorusses allant dans les immeubles avec des urnes mobiles pour faire voter la population, selon des images de médias russes. Les autorités ont affirmé qu'il s'agissait d'une mesure de sécurité.
Des centaines de bureaux de vote doivent être ouverts dans les quatre territoires, et d'autres en Russie pour faire voter les déplacés.
Nous espérons qu'après le référendum, on arrêtera de nous bombarder, qu'on aura la paix et l'ordre, a dit à l'AFP Vladimir Choutov, originaire de la région de Louhansk et venu voter à la représentation de Donetsk à Moscou.
Organisés à la hâte, ces référendums ont été dénoncés par le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux, Moscou voulant faire main basse sur des pans entiers de l'Ukraine, à l'image de la péninsule de Crimée en 2014. Même la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, a appelé au respect de l'intégrité territoriale.
Ce vote en zone de guerre constitue une escalade du conflit, d'autant que Vladimir Poutine a agité en plus la menace de frappes nucléaires (Nouvelle fenêtre) pour défendre ce qu'il considère comme étant son territoire.
Le scrutin a été décidé après la contre-offensive ukrainienne fulgurante de début septembre, reprenant la région de Kharkiv, dans le nord-est, et que Kiev veut poursuivre vers Louhansk, Donetsk et Kherson.