Cuba adopte un Code pénal plus répressif
Radio-Canada
Dix mois après les révoltes inédites de l'été 2021, Cuba vient d’adopter un nouveau Code pénal destiné à « protéger » le système socialiste en interdisant notamment les manifestations.
Approuvé dimanche par le Parlement, ce nouveau code protège les intérêts de l'État et du peuple, a déclaré le président de la Cour suprême, Rubén Remigio Ferro.
Seront punies les violations les plus graves en ce qui a trait à l'exercice abusif des droits constitutionnels, à la participation à des activités subversives ainsi qu'aux agressions commises au moyen des technologies de l'information, a précisé M. Ferro.
Le texte punit notamment les activités politiques sur Internet, les manifestations et le financement étranger de certaines activités.
À peine publié sur le site Web du parquet général, en mars, le projet de loi avait été rejeté par les opposants au gouvernement communiste.
Le nouveau Code pénal est un nouveau tour de vis du régime pour intensifier la répression contre les citoyens, avait déclaré René Gomez Manzano, président de Corriente Agramontista, la plus ancienne organisation d'avocats dissidents cubains.
Ce n'est pas le Code pénal dont Cuba a besoin, a pour sa part dit estimer le juriste Harold Bertot, professeur à l'Université de La Havane. Chronologiquement, sa discussion puis son entrée en vigueur coïncident avec un moment de tensions politiques et sociales à Cuba.
Ce code mise sur une plus grande pénalisation des délits et sur le renforcement des peines, regrette-t-il. Il est conçu pour avoir un grand impact sur l'activisme politique cubain.
Au délit déjà existant de désordre public s'ajoute maintenant celui lié à la tenue de manifestations individuelles ou de groupe. Le nouveau code punit aussi le financement étranger d'activités contre la sécurité de l'État.