Crise énergétique en Europe : quand une bûche de bois devient un « lingot d’or »
Radio-Canada
Le soleil se lève à peine sur la zone industrielle de Ludres, près de Nancy, quand Arnaud Huin monte dans son camion pour entreprendre sa tournée. Les clients sont nombreux à attendre la précieuse ressource qu’il leur apportera.
Son entreprise, Piskorski, distribue des bûches, mais aussi des granules de bois utilisés dans certains foyers.
Vu la crise énergétique qui frappe les pays européens, dont la France, les méthodes de remplacement du chauffage au gaz ont la cote. Je n’ai jamais vu un tel engouement pour le bois, admet Arnaud Huin.
Vu la demande, un sac de granules de 10 kilos, qui se vendait à peine 4 euros il y a un an, vaut aujourd’hui plus du double.
Les bûches sont elles aussi fortement convoitées, à un point tel que l’entreprise peine à répondre à la demande. Les clients doivent se contenter d’une quantité de 6 mètres cubes maximum par commande.
« On est obligé de rationner [...] Les clients qui commandent actuellement seront livrés en début d’année 2023. »
C’est un lingot d’or, lance Julien, un client de la région de Nancy, après que le camion d’Arnaud eut fait tomber les bûches de bois devant sa maison.
Cette résidence est à la fois chauffée au gaz et au bois. Mais cette année, Julien a doublé la quantité de bois qu’il entend consommer. C'est l'année où on a consommé le moins de gaz, et on a payé probablement 50 % de plus que l'année dernière ou que les années précédentes, précise-t-il.
L’explosion des coûts qui marque le quotidien des ménages s’invite aussi dans le quotidien des entreprises et des administrations municipales.