Crimes de guerre en Irak : aucune poursuite après une enquête indépendante britannique
Radio-Canada
L'enquête indépendante sur plus de 1200 plaintes contre des soldats britanniques accusés d'avoir commis des crimes de guerre en Irak entre 2003 et 2009 s'est clôturée sans donner lieu à des poursuites, a annoncé mardi le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.
Le service chargé de cette enquête indépendante, qui a examiné 1291 allégations depuis juillet 2017, a maintenant officiellement fermé ses portes, a indiqué le ministre dans une déclaration écrite au Parlement.
Bien que 178 accusations aient été retenues et examinées dans le cadre de 55 enquêtes distinctes, aucun soldat n'a finalement été poursuivi, a-t-il ajouté.
Cinq personnes ont été renvoyées devant le service chargé des poursuites en 2019, mais aucune accusation n'a été retenue à leur encontre, a-t-il précisé, évoquant l'important défi de la crédibilité des accusations.
Dans certains cas aussi, les enquêtes menées par la police militaire dans des conditions difficiles, sur le champ de bataille, n'ont pas permis d'obtenir toutes les preuves requises, de sorte que les occasions de demander des comptes aux responsables ont peut-être été perdues, a-t-il ajouté.
L'armée britannique a participé à l'invasion de l'Irak menée en 2003 par une coalition dirigée par les États-Unis et a ensuite maintenu des troupes dans le pays secoué par une insurrection sunnite.
Plus de 400 prisonniers irakiens avaient contacté ces dernières années le Centre européen pour les droits constitutionnels et de l'homme (ECCHR), basé à Berlin, et le cabinet d'avocat Public Interest Lawyers, basé à Birmingham (nord de l'Angleterre), pour dénoncer des maltraitances graves et des humiliations par des soldats britanniques, allant du viol et de la torture aux simulacres d'exécution et autres atrocités.