Cinq questions pour comprendre la situation en Libye
Radio-Canada
Des élections présidentielles sont prévues le 24 décembre pour tenter de mettre en place un nouveau gouvernement libyen. Dans un contexte de division profonde du pays, des observateurs craignent qu'elles ravivent les tensions.
Le cessez-le-feu en place depuis le 23 octobre 2020 a permis la relance d'un processus de dialogue politique sous l'égide des Nations unies.
Le Forum de dialogue politique libyen, un groupe de 75 délégués représentant les différentes régions et groupes politiques ainsi que la société civile, a préparé une feuille de route qui définit les étapes devant mener aux élections législatives et présidentielle.
Cette feuille de route prévoyait la mise en place d’un gouvernement d'unité nationale qui a été élu en mars dernier. Abdel Hamid Dbeibah est le premier ministre intérimaire.
En ce qui concerne les combattants étrangers, dont le départ était pourtant prévu dans l’accord de cessez-le-feu, rien n’a vraiment bougé au cours de la dernière année, estime Nedra Cherif, chercheuse indépendante, spécialiste des processus de transition dans le monde arabe. Ils seraient encore environ 20 000 dans le pays, majoritairement des Russes, des Tchadiens, des Soudanais, des Nigériens et des Syriens.
Après la conférence de Paris, qui s'est tenue à la mi-novembre, Khalifa Haftar a annoncé le retrait de 300 mercenaires, mais c'était un geste pour la galerie, observe Mme Cherif, puisqu'il en aurait fait venir plusieurs dans les jours précédents. Il n'y a pas de volonté réelle de la part des parties impliquées de retirer leurs troupes, conclut-elle.
« L'argument qu'on entend beaucoup aujourd'hui, c'est que le cessez-le-feu tient parce que les forces étrangères sont là, justement, et qu'elles ont un peu cet effet de balance entre les deux camps. Alors on se dit : "Laissons les futures autorités élues négocier ça avec les forces en présence." »
Pas moins de 98 personnes, dont 2 femmes, se sont inscrites sur la liste électorale en vue de l’élection.
Parmi les candidats figurent le premier ministre par intérim, Abdel Hamid Dbeibah, et le maréchal Khalifa Haftar.