Campagne de séduction de Northvolt à Saint-Basile-le-Grand: «C’est de la grosse poudre aux yeux»
Le Journal de Montréal
Malgré les kiosques d’information, les cafés, les brioches et les chandails pour enfants, des citoyens de Saint-Basile-le-Grand venus rencontrer la suédoise Northvolt jeudi soir dans leur ville pour parler de leur méga-usine avaient souvent le sentiment d’être mis devant le fait accompli.
« C’est de la grosse poudre aux yeux », a dénoncé au Journal Fabrice Clapuyt, chef électricien de métier, résident de Saint-Basile-le-Grand.
« Mon père a travaillé à la Baie-James, c’était à des centaines de kilomètres d’ici. C’était vraiment dans le Nord où il n’y avait rien du tout. Ici, on a nos vies, nos maisons », a-t-il pesté.
Trois jours après que le maire et ses conseillers eurent présenté le mégaprojet à une centaine de citoyens, c’était au tour de l’entreprise Northvolt d’aller chez eux.
En entrevue au Journal la semaine dernière, le cofondateur et chef de la direction nord-américaine, Paolo Cerruti, avait promis d'aller à la rencontre des citoyens de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville. Il a tenu sa promesse en les accueillant.
Alors que 82 % du terrain de la future méga-usine de Northvolt se trouve dans leur municipalité, ils étaient une bonne centaine à entrer au compte-gouttes pour voir l’entreprise qui a leur ville dans la mire.
Or, jeudi soir, la plupart des citoyens interrogés par Le Journal restaient sur leur faim.
Certains, comme Fabrice Clapuyt, ont carrément menacé de déménager si Northvolt s’installe pour de bon, malgré le « pitch de vente sympathique ».
D’autres, comme Anne-Marie Pinot et sa fille, s’inquiétaient pour l’environnement.