Brésil : Lula dénonce la faillite des services du renseignement
Radio-Canada
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silv,a a déclaré mercredi que les services du renseignement nationaux avaient failli le 8 janvier, journée marquée par des émeutes menées par des partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro qui ont envahi et saccagé des lieux du pouvoir à Brasilia.
Ces nouveaux commentaires du président de gauche interviennent sur fond de critiques accrues à l'égard de l'armée pour son laxisme face aux manifestants pro-Bolsonaro.
Je ne sais pas si l'ancien président [Bolsonaro] a ordonné les émeutes, a dit Luiz Inacio Lula da Silva mercredi, au cours d'une cérémonie avec des syndicats dans le palais du Planalto. Ce que je sais, c'est qu'il en est responsable parce qu'il a passé quatre ans à inciter les gens à la haine.
Jair Bolsonaro, qui avait quitté le Brésil pour les États-Unis deux jours avant l'investiture de son successeur de gauche, a nié toute implication dans les émeutes, tout en déplorant ces événements qu'il a qualifiés d'incroyables. Il fait l'objet d'une enquête.
« Nous avons fait une erreur élémentaire : mes services du renseignement n'ont pas existé [ce jour-là]. Nous avons le service de renseignement militaire, le service de renseignement aérien, le service de renseignement national [mais] aucun d'entre eux ne m'a averti. »
Revenu au pouvoir le 1er janvier à la suite de sa victoire à l'élection présidentielle d'octobre dernier face à Jair Bolsonaro, Lula a exprimé par le passé ses soupçons d'une collusion entre des gens dans l'armée et les contestataires.
Il avait annoncé jeudi dernier un examen approfondi du personnel affecté à la présidence, se disant notamment convaincu que les émeutiers qui étaient entrés dans le palais présidentiel du Planalto avaient bénéficié d'une aide de l'intérieur.
Comment pourrais-je avoir quelqu'un à la porte de mon bureau qui pourrait me tirer dessus ?, s'était demandé le président brésilien, estimant que le palais était rempli de bolsonaristes.
Ceux qui veulent s'impliquer en politique doivent retirer l'uniforme, quitter leur poste et alors entrer en politique, a déclaré Lula, quelques jours après avoir renvoyé plus d'une cinquantaine d'officiers de l'armée qui faisaient partie du dispositif de protection du palais présidentiel et du bureau du chargé de la sécurité nationale.