«Nous mettons la pression sur les trafiquants»: forte hausse de cocaïne exportée du Pérou vers le Canada
Le Journal de Montréal
La production de cocaïne a explosé dans les dernières années au Pérou, au point où le petit pays d'Amérique du Sud se rapproche de la Colombie au premier rang mondial. L’équipe de l’émission J.E a eu un accès exclusif à une opération antidrogue pour voir comment les autorités s’attaquaient à ce problème grandissant.
Lors de notre visite en mai dernier, les soldats péruviens ont pris place à bord d’un hélicoptère pour neutraliser les installations d’un narcotrafiquant local.
Le pilote avait remarqué une piste d’atterrissage camouflée dans la jungle. Ces pistes sont construites par des villageois qui les louent aux trafiquants. Un commerce lucratif, puisque chaque utilisation peut se monnayer jusqu‘à 10 000 dollars.
Pour la détruire, les soldats ont installé des explosifs pour ensuite appuyer sur le détonateur. Une partie de la piste de terre battue a éclaté dans un bruit sourd.
Dans les secondes suivant l’explosion, le colonel José Arturo Ludeña Condori, qui était chargé de l’opération, a posé fièrement avec ses hommes devant l’explosion.
«Nous mettons de la pression sur les trafiquants, peu importe leur nationalité, qu’ils soient voisins de la Colombie, d'Amérique centrale ou même du Canada et de l’Europe», dit-il en entrevue avec notre Bureau d’enquête.
Une grande partie de cette drogue quitte le Pérou par avion pour se rendre en Amérique du Nord, notamment au Canada (voir autre texte).
Lorsque nous sommes arrivés dans les champs de coca désertés par les cultivateurs à quatre heures de route de Pucallpa, une ville de 370 000 habitants en Amazonie, des centaines d’employés arrachaient les plants. L’agence pour laquelle ils travaillent, la CORAH, est financée par le ministère de l’Intérieur péruvien et le gouvernement américain.