Transport de céréales : la Russie accusée de faire peser un risque de famine
Radio-Canada
Le transport de céréales ukrainiennes était bloqué dimanche en mer Noire après que la Russie eut suspendu l'accord sur leur exportation, vitale pour l'approvisionnement alimentaire mondial. Une décision fustigée par Kiev, Washington et l'UE.
Moscou a assuré que cette décision a été prise après une attaque de drones sur ses navires en Crimée, mais l'Ukraine a dénoncé un prétexte et appelé à faire pression pour que la Russie s'engage à nouveau à respecter ses obligations concernant cet accord conclu en juillet sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, le seul entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit.
Le Centre de coordination conjointe (JCC) chargé de superviser l'accord a confirmé qu'aucun mouvement de cargos n'avait été validé pour la journée de dimanche. Neuf cargos ont pu emprunter samedi le corridor maritime en mer Noire et plus de dix autres sont prêts à en faire autant dans les deux sens.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que la décision russe ne datait en fait pas d'aujourd'hui. La Russie a commencé à aggraver la pénurie mondiale de nourriture en septembre, quand elle s'est mise à bloquer les mouvements des navires transportant nos productions agricoles, a-t-il affirmé.
« Il s'agit d'une intention transparente de la Russie de faire peser à nouveau le spectre d'une famine à grande échelle en Afrique et en Asie. »
Il a également appelé à une réponse internationale vigoureuse.
Selon lui, au moins 176 navires transportant plus de deux millions de tonnes de céréales étaient déjà bloqués par Moscou.
Le président américain Joe Biden a jugé la décision scandaleuse. Il n'y avait aucune raison pour eux de faire cela, a-t-il déclaré à la presse.
Le secrétaire d'État Antony Blinken a quant à lui estimé que la Russie utilise à nouveau la nourriture comme une arme, exacerbant dans le monde des crises humanitaires et une insécurité alimentaire déjà graves.