Plus on est woke, plus on lit ?
Le Journal de Montréal
Est-ce qu’on pourrait avoir à Radio-Canada une vraie émission culturelle qui ne soit pas une émission militante, qui nous pousse une idéologie et tente de nous bourrer le crâne plutôt que de nous ouvrir l’esprit ?
La question se pose depuis qu’on a appris que Marie-Louise Arsenault quittait Plus on est de fous, plus on lit !, après 11 ans à l’antenne, pour animer un talk-show le samedi soir.
Pendant les dernières années, cette émission de radio sur les livres était devenue tellement woke qu’il n’y avait plus de place pour la diversité d’opinions.
MADAME LA JUGE
Quand il avait été invité à Dans les médias à Télé-Québec, animée par Marie-Louise Arsenault, l’éditeur de La Presse François Cardinal avait écrit sur les médias sociaux qu’il avait eu « l’impression d’être passé devant un tribunal woke ». Le problème, c’est que ce tribunal woke, la juge Arsenault y siégeait aussi tous les jours dans son émission de radio à Ici première.
Elle était odieuse et condescendante avec des auteurs de droite comme Mathieu Bock-Côté. Elle distribuait de façon péremptoire son jugement sans appel sur les livres et les auteurs qui ne pensaient pas comme elle : elle a déjà déclaré au sujet de Soumission de Michel Houellebecq que c’était un ouvrage islamophobe !
Et puis, il y a ceux qu’elle n’a pas invités.
Parlez-en à Guy Nantel qui a publié Le livre offensant, un pamphlet décapant qui a été pendant des semaines sur le palmarès de Renaud-Bray mais qui n’a jamais valu à son auteur une invitation à une émission consacrée aux livres... ! Il me semble pourtant que ça aurait été pertinent d’entendre, sur les ondes de la société d’État, un auteur qui remet en question les notions de « masculinité toxique », de « racisme systémique », et qui réfléchit sur la liberté d’expression et la « culture de l’annulation ».
Marie-Louise Arsenault dénonce les « chambres d’écho » mais elle anime une émission où elle s’entoure de gens qui pensent comme elle et ânonnent la même idéologie. Elle dénonce les « biais inconscients », mais véhicule elle-même un biais idéologique constant.