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[PHOTOS] La Compagnie de la Baie d’Hudson, retour sur 350 ans de commerce
Le Journal de Montréal
Au mois de mars 2025, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) demande à se faire placer sous la protection de la Loi sur la faillite, mettant ainsi fin à la plus vieille entreprise canadienne.
Cette fin soulève de nombreux commentaires médiatiques, une certaine nostalgie chez les fidèles clients de la chaîne, et cause une course effrénée entre ses compétiteurs pour récupérer l’image de marque des célèbres rayures jaune, rouge, blanc et vert. Celles-ci survivront dorénavant sous l’égide de Canadian Tire qui vient d’en acheter les droits. En revanche, cette faillite signale la fin des 80 succursales restantes de la CBH. Cette nouvelle sonne le glas de sa très longue histoire, une histoire qui a débuté... en Nouvelle-France!
Rappelons que loin d’être une simple chaîne de magasins, la CBH est profondément ancrée dans l’histoire économique, écologique, coloniale, social et étatique du Canada. Sa fondation remonte à la Nouvelle-France avec Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers, deux Français d’origine. Le gouverneur de la Nouvelle-France les accuse de mener illégalement leur traite de fourrures dans la région des Grands Lacs. En représailles, les deux hommes se tourneront donc vers l’Angleterre pour appuyer leurs nouvelles expéditions. Cette collaboration donne naissance à la Hudson’s Bay Company en 1670.
L’arrivée de la CBH sur la scène coloniale crée une nouvelle compétition pour les fourrures du Canada, ce qui oblige les marchands de la Nouvelle-France à redoubler d’effort afin de pénétrer dans le continent en quête de pelleteries.
La concurrence est féroce: qu’il s’agisse des déprédations des frères D’Iberville sur les forts britanniques de la baie d’Hudson ou bien du développement d’une chaîne de postes de traite français jusque dans le territoire de l’actuel Alberta, les Français en Amérique agissent et réagissent en fonction des activités de la CBH.
D’ailleurs ̧ de nombreux employés, agents et interprètes de la compagnie sont des Canadiens français de la même trempe que Radisson et Des Groseilliers.
Même après la fin de la guerre de la Conquête en 1763, la CBH continue d’embaucher des centaines, sinon milliers, de voyageurs canadiens-français transportant et transférant fourrures et marchandises entre ses divers postes de traite.
