Pas de procès en raison des délais: encore du travail pour les tribunaux spécialisés
Le Journal de Montréal
L’incapacité de juger dans des délais raisonnables un homme accusé de violence conjugale démontre qu’il y a encore du travail à faire pour que les tribunaux spécialisés puissent mener leur mission à bien, affirment plusieurs experts qui rappellent toutefois l’importance de dénoncer.
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«C’était une solution concrète pour éviter ce type de situation, pour diminuer les délais et avoir un traitement humain [envers les victimes]. On voit qu’il y a encore des incohérences, [la plaignante] a vécu une injustice», constate Sabrina Lemeltier, présidente de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape.
Rachel Chagnon, doyenne de la Faculté de science politique et de droit à l’UQAM, déplore de son côté que «les gouvernements choisissent de ne pas investir en justice», si bien que sept ans après l’arrêt Jordan limitant le temps d’attente pour subir un procès, ce genre de situation continue de survenir.
La juge retraitée Nicole Gibeault affirme de son côté que tenir un procès, peu importe le verdict, est essentiel pour les victimes.
«Ne pas faire de procès en raison des délais, c’est dur à avaler», affirme-t-elle en déplorant que le système judiciaire à Laval ait été incapable de juger Joseph Tawil dans un laps de temps raisonnable.
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