Organisation internationale de la Francophonie : le numéro deux remercié de ses services
Radio-Canada
Le numéro deux de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’administrateur Geoffroi Montpetit, un Québécois, a été remercié de ses services, a appris Enquête. Après Catherine Cano, en octobre 2020, il est le deuxième Canadien à devoir quitter l’OIF en un peu plus de deux ans. Un départ surprise qui soulève des questions à Ottawa et à Québec.
C’est une surprise, parce que les États membres l’appréciaient, indique une source sur la colline du Parlement bien au fait du dossier. Il semble que ce départ ne soit pas aussi acrimonieux que l’a été celui de sa prédécesseure, mais est surprenant parce qu’il n’y avait pas de problème connu d’un point de vue de gestion.
La question qui se pose maintenant c’est : est-ce un problème avec l’administrateur ou est-ce un problème avec la secrétaire générale? se demande notre source. Dans un geste aussi soudain qu’inattendu, Catherine Cano avait remis sa démission en octobre 2020 avant la fin de son mandat . L’OIF avait alors parlé de désaccords persistants ce que n’avait pas voulu commenter Catherine Cano.
C’est une crise pas tout à fait ouverte, mais profonde, commente une autre source qui gravite autour de l’OIF à qui nous avons accordé l’anonymat puisqu’elle n’est pas autorisée à commenter. Selon elle, la secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, et sa garde rapprochée créent de la dissension autour d’eux.
« Au dernier Sommet de la Francophonie, à Djerba, il y avait d’innombrables tensions à l’interne. »
Au bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, c’est par l’entremise du principal intéressé qu’on a appris l’information, pas par l’OIF. L’important, dit-on, c’est que le ou la successeure connaisse bien l’appareil, parce qu’on attend toujours des réformes de transparence et de rigueur. On dit par ailleurs être en accord avec Québec sur les choix de candidats suggérés.
Mais impossible de savoir qui est sur la courte liste, Québec se limitant à dire qu’on ne connaît pas les circonstances de ce départ. On a des contacts avec le bureau de la ministre Joly, on a des discussions sur les candidats, indique-t-on au bureau de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, qui a appris que le mandat de Geoffroi Montpetit ne serait pas renouvelé par l’entremise de sa délégation de Paris.
Geoffroi Montpetit, un ex-chef de cabinet au ministère fédéral du Développement international, a été mis en poste à titre d’administrateur de l’OIF en mars 2021. En novembre dernier, dans une entrevue qu’il avait accordée à Radio-Canada en marge du Sommet de la Francophonie à Djerba à propos du retard dans l’organisation des Jeux de la Francophonie, il avait reconnu que le travail de modernisation et de transparence entamé à l’OIF n’était pas terminé. C’est un marathon, ce n’est pas un sprint : il y a encore du travail à faire, avait-il dit, lorsque questionné sur les problèmes de gestion soulevés dans des rapports d’audit.
Mardi soir, il n’a pas été possible de joindre ni Geoffroi Montpetit ni un porte-parole de l’OIF.