Nicaragua : Daniel Ortega, vainqueur avant même le dépouillement du scrutin
Radio-Canada
Gardés par environ 30 000 militaires, les bureaux de vote accueillaient les électeurs dimanche au Nicaragua pour un scrutin sans surprise : le président Daniel Ortega est assuré d'être élu pour un quatrième mandat de cinq ans consécutif, puisque tous ses rivaux sérieux ont été placés en détention.
Après avoir déposé son bulletin dans l'urne, le président Ortega a accusé ses opposants d'être des démons [...] qui choisissent la violence, le dénigrement, les calomnies, les campagnes pour que le Nicaragua soit de nouveau en proie à des affrontements violents, à la guerre.
Les candidats arrêtés conspiraient, ils ne voulaient pas que ces élections aient lieu, car ils ont depuis longtemps vendu leur âme à l'empire [nord-américain] et vivent à genoux en réclamant des agressions contre le Nicaragua, a-t-il justifié.
Washington et l'Union européenne qualifient pour leur part ces élections de farce et de simulacre, leur déniant toute légitimité.
Les journalistes de plusieurs médias internationaux, dont CNN et le Washington Post, se sont vu interdire l'accès au territoire, et le gouvernement a refusé la présence d'observateurs indépendants.
Les autorités ont cependant accrédité samedi environ 200 accompagnateurs électoraux et journalistes triés sur le volet, des militants sandinistes étrangers, selon Urnas Abiertas, un observatoire indépendant.
Le dernier quotidien d'opposition du pays qui paraissait encore, La Prensa, a été investi à la mi-août par la police et son directeur jeté en prison.
Une semaine avant le scrutin, Meta, la maison-mère de Facebook, a annoncé avoir démantelé un millier de comptes Facebook et Instagram gérés par une usine à trolls du gouvernement du Nicaragua pour manipuler l'opinion.
Décapitée, ses leaders en détention ou en exil, l'opposition a organisé une manifestation d'environ un millier de personnes à San José, la capitale du Costa Rica où se sont réfugiés plus de 100 000 Nicaraguayens fuyant la répression.