Le réseau ferroviaire de Grèce en grève générale après la collision de mardi
Radio-Canada
Le trafic ferroviaire a été paralysé par une grève jeudi en Grèce, où les manifestations de colère se multiplient deux jours après la collision frontale entre deux trains, malgré le mea culpa du gouvernement qui a reconnu des défaillances « chroniques » dans les chemins de fer.
Ce n'est pas une erreur, mais un crime, écrivait en une le Journal des rédacteurs, résumant le choc et surtout la fureur qui prévalent dans la population, tandis que le chef de gare avouait devant la justice, après son arrestation mercredi, avoir fait une erreur.
Les trains ont en effet circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique, les deux plus grandes villes grecques, avant de se heurter de plein fouet mardi peu avant minuit, causant la mort d'au moins 57 personnes, selon la police.
Les morts de Tempé réclament des réponses, titrait quant à lui le libéral Kathimerini, faisant allusion à l'endroit, près de la ville de Larissa, où s'est produit la catastrophe.
Parallèlement, les trains n'ont pas circulé jeudi après un appel à la grève de la Confédération regroupant les syndicats de cheminots pour dénoncer le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit à cette catastrophe. Le mouvement a été reconduit pour la journée de vendredi.
Malheureusement, nos demandes constantes de recrutement de personnel permanent, de meilleure formation, mais surtout d'adoption des technologies de sécurité modernes ont toutes été définitivement jetées à la poubelle, ont déploré ces organisations.
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a mis en exergue le manque de sécurité sur la ligne où est survenue la collision.
« Toute [la signalisation] est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas. »
Les représentants syndicaux de la compagnie des chemins de fer Hellenic Train avaient à cet égard tiré la sonnette d'alarme, il y a trois semaines.