Le principal camp de manifestants au Sri Lanka a été démantelé
Radio-Canada
Des centaines de soldats et policiers sri-lankais ont démantelé dans la nuit de jeudi à vendredi le principal camp de manifestants antigouvernementaux dans la capitale, Colombo, quelques heures après la prestation de serment du nouveau président, Ranil Wickremesinghe, qui a promis la fermeté contre les protestataires.
Les forces de sécurité en tenue antiémeute ont délogé les manifestants et démonté les barricades qui bloquaient l'entrée principale du secrétariat de la présidence. Les protestataires, qui campaient sur place depuis le début d'avril, avaient auparavant annoncé qu'ils quitteraient les lieux vendredi après-midi.
Des témoins ont vu des soldats interpeller plusieurs personnes et détruire les tentes dressées le long de l'avenue menant au palais présidentiel, tandis que la police bloquait les rues adjacentes pour empêcher de nouveaux manifestants d'arriver sur place.
Le nouveau président avait auparavant demandé aux protestataires de quitter les lieux sous peine d'être évacués de force. Si vous essayez de renverser le gouvernement, d'occuper le bureau du président et celui du premier ministre, ce n'est pas la démocratie, c'est hors la loi, a déclaré M. Wickremesinghe.
Il a également instauré l'état d'urgence, ce qui donne aux forces armées et à la police de larges pouvoirs pour arrêter des suspects et les maintenir en détention pendant une longue période sans inculpation.
Mercredi, un tribunal avait ordonné aux manifestants de cesser d'occuper la voie publique devant la présidence et de se rassembler en un autre lieu désigné.
Ranil Wickremesinghe a été élu mercredi président du Sri Lanka en remplacement de Gotabaya Rajapaksa, qui a fui précipitamment le 9 juillet son palais pris d'assaut par des milliers de manifestants en colère, et s'est depuis réfugié à Singapour d'où il a envoyé sa démission.
Le nouveau chef de l'État, élu pour la période restante du mandat de M. Rajapaksa qui se termine en novembre 2024, a affiché sa volonté de nommer vendredi un gouvernement d'unité nationale.
Il hérite d'un pays ravagé par une crise économique catastrophique, caractérisée par des pénuries d'aliments, d'électricité et de carburants, et qui a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars.