Le paysage automnal dans le sud du Québec pourrait changer
Le Journal de Montréal
Les couleurs de l’automne pourraient être ternies par l’avancée du hêtre à grandes feuilles dans le sud du Québec au détriment de l’érable à sucre, emblème floral du Canada et matière première des acériculteurs.
L’érable à sucre perd du terrain dans cette région de la province, où on assiste à une progression irréversible du hêtre à grandes feuilles, une espèce beaucoup moins intéressante économiquement et culturellement.
« On le sait depuis au moins 20 ans : les jeunes pousses de hêtre prolifèrent dans bon nombre d’érablières, non seulement au Québec, mais aussi en Ontario et au nord des États-Unis. Ça pose des problèmes économiques mais aussi écologiques », commente Alexis Achim, professeur à la Faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval qui a coécrit une étude qui vient de paraître dans la revue Forest Ecology and Management.
Dans certaines forêts comme celle de Duchesnay, au nord-ouest de Québec, où l’érable régnait depuis des siècles, la grande majorité des jeunes arbres ont germé des pousses de hêtre qu’on appelle des drageons.
Il y a encore des érables, mais ce sont de vieux arbres condamnés et sans descendance.
De plus, les hêtres sont presque tous atteints d’une maladie exotique causée par un champignon, la maladie corticale. Vers l’âge de 25 ans, l’arbre est pourri et s’affaisse.
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