Le Centre montréalais de propagande chinoise s'en prend au Canada et aux États-Unis
Le Journal de Montréal
«Monstres anti-Chine», «voleurs étrangers», «traîtres»; le centre communautaire montréalais qui fait de la propagande pro-Chine ne mâche pas ses mots envers ceux qui se mettent en travers du chemin de Beijing.
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Sur son site web, le Centre uni de la communauté chinoise de Montréal émet régulièrement des opinions antiaméricaines, contre l’indépendance de l’île de Taïwan ou encourageant la répression de la minorité ouïgoure.
Plusieurs des textes les plus hargneux sont signés par Shao Liping, le superviseur en chef du centre, également conseiller auprès de la All-China Federation of Returned Overseas Chinese, une agence officielle du gouvernement dirigée par le Front uni. Cette agence a comme mandat de servir les intérêts politiques de Beijing à l’étranger, mais également de surveiller la diaspora chinoise.
La liberté d’expression est protégée par la Charte canadienne des droits et libertés. Mais la ligne entre le droit de parole et l’influence est parfois trouble, souligne l’ONG espagnol de défense des droits de la personne Safeguard Defenders, qui suit de près la politique chinoise.
«La liberté d'expression est [...] un principe fondamental d'une société démocratique. En ce sens, tenter d’influencer l’opinion d’autrui est à la fois parfaitement humain et légitime [...] Cependant, nous savons que les régimes autoritaires cherchent à abuser de ce droit pour saper les principes mêmes d’une société libre et ouverte. L’ingérence étrangère et les opérations de désinformation sont autant d’exemples de la manière dont ces régimes cherchent à influencer le débat dans une autre société et à établir un discours aligné sur leurs intérêts», explique la porte-parole Laura Harth.
Mercredi, notre Bureau d’enquête révélait que ce centre, qui représente plusieurs groupes de la diaspora chinoise du grand Montréal, est lié de près au Département du travail du Front uni, l’outil d’ingérence politique du Parti communiste chinois.
Il est également intervenu à deux reprises dans la vie politique canadienne au cours des dernières années, à la défense des intérêts et idées de Beijing.