La rhétorique s’enflamme entre Poutine et Biden
Radio-Canada
Le président russe Vladimir Poutine a poursuivi vendredi sa rhétorique antinazie en comparant l’annulation d'événements culturels russes dans les pays occidentaux aux autodafés orchestrés par les nazis lors de la Deuxième Guerre mondiale.
La dernière fois, ce sont les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans, qui ont mené une telle campagne de destruction d'une culture indésirable. On se souvient bien des images des livres brûlés sur les places publiques, a déclaré Vladimir Poutine lors d'une rencontre avec des personnalités de la culture.
On efface des affiches de concerts de Tchaïkovski, Chostakovitch, Rachmaninov. On interdit les écrivains russes et leurs livres, s’est indigné le chef de l’État russe, qui multiplie les comparaisons entre l'Allemagne nazie et l'Occident depuis le début de sa tentative d’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier.
Depuis l'entrée en action des 190 000 soldats qu’elle massait à la frontière ukrainienne, la Russie doit composer avec une vague de sanctions et de mesures punitives des alliés de l’Ukraine, dont l’annulation de presque tous les spectacles russes dans ces pays et l’exclusion de comédiens, musiciens et artistes russes de nombreuses productions.
De passage en Pologne, le président des États-Unis, Joe Biden, a lui aussi versé dans la métaphore historique en en saluant le courage du peuple ukrainien qui lui rappelle, a-t-il expliqué, les événements de la place Tiananmen avant de répéter que Vladimir Poutine n’est, selon lui, qu’un criminel de guerre.
Depuis Rzeszow, à 80 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine, Joe Biden a loué le courage et la résilience des Ukrainiens.
Quand vous voyez une femme de 30 ans debout face à un char avec un fusil [...], si on parle de la place Tiananmen, c'est la place Tiananmen en plus important encore, a-t-il estimé en référence aux manifestations historiques de Pékin.
Rappelons qu’au printemps 1989, des dizaines de milliers de manifestants chinois avaient tenu tête aux forces militaires de Pékin sur la place Tiananmen, avant d’essuyer une violente répression qui avait fait des centaines de morts.
Plus tôt, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a poursuivi dans la même veine que son patron en déclarant que les dirigeants européens tiennent un discours aux relents hitlériens contre la Russie.