
La Finlande fait un grand pas vers l’OTAN, nouvelles perturbations gazières
TVA Nouvelles
La Finlande a fait jeudi un grand pas vers une adhésion à l’OTAN, Moscou dénonçant une «menace» pour la Russie, tandis que les livraisons de gaz russe à l’Europe via l’Ukraine accusaient de nouvelles perturbations, témoin des chamboulements géopolitiques et énergétiques induits par deux mois et demi de conflit.
Le président et la première ministre de Finlande, Sauli Niinistö et Sanna Marin, se sont dit favorables jeudi à une adhésion «sans délai» à l’OTAN, prélude à une candidature formelle dimanche de ce pays nordique, qui partage 1 300 km de frontière avec la Russie et fut longtemps contraint à une espèce de neutralité forcée par Moscou.
Le Kremlin a rapidement critiqué cette décision: une adhésion de la Finlande à l’OTAN serait «assurément» une menace pour la Russie, a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov.
De son côté, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg a assuré que «si la Finlande décidait de postuler, elle serait chaleureusement accueillie au sein de l’OTAN et le processus d’adhésion se déroulerait sans heurts et rapidement».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui aussi félicité le président finlandais lors d’un échange téléphonique, a-t-il indiqué dans un tweet.
Cette annonce d’Helsinki - qui devrait être suivie d’une décision similaire de la Suède dans les prochains jours - montre combien l’offensive contre l’Ukraine lancée par Vladimir Poutine le 24 février a fait basculer l’opinion finlandaise. Selon un sondage publié lundi, 76% des 5,5 millions de Finlandais sont désormais favorables à une adhésion, soit trois fois plus qu’avant-guerre.
Inquiètes de la réaction de Moscou à ces probables demandes d’adhésion à l’Alliance atlantique, Stockholm et Helsinki ont signé dès mercredi des déclarations de protection mutuelle avec le Royaume-Uni, lors d’une visite de Boris Johnson dans les deux pays.
L’incertitude montait par ailleurs sur les livraisons de gaz russe à l’Europe transitant par l’Ukraine, avec l’annonce par le géant gazier russe Gazprom que les volumes allaient baisser de près de 30% ce jeudi, après une baisse de 18% la veille.
