Des travailleurs de la santé de l'hôpital de Saint-Jérôme craignent pour leur sécurité
Le Journal de Montréal
Les travailleurs de la santé de l’hôpital de Saint-Jérôme appellent leur direction à en faire davantage pour assurer leur sécurité après que deux employés aient été attaqués par des patients à l’urgence la semaine dernière.
«J’ai arrêté de calculer le nombre de fois que je me suis fait menacer, [...] le nombre de fois où j’ai eu peur, parce que sinon je ne ferais plus ma job», résume l’infirmière clinicienne Clodyle Bleau.
La femme de 34 ans a d’ailleurs été prise à partie par un homme en crise cet été. En colère, il a arraché le robinet d’un lavabo pour le lancer dans sa direction, sans toutefois l’atteindre.
«Je n’ai pas demandé de congé et j’ai continué mon quart de travail, parce que [...] c’est la culture des sciences infirmières», dit Mme Bleau, qui demande que davantage de salles d’isolement soient disponibles pour les patients en crise.
Elle sonne maintenant l’alarme puisque deux collègues ont été frappés par des patients violents la semaine dernière. L’une au ventre, l’autre au visage.
«Si on avait plusieurs places pour mieux encadrer les patients, on n’aurait pas à vivre autant de stress au travail», s’indigne l’infirmière.
Selon nos informations, une des attaques a eu lieu dans un corridor qui ne compterait ni bouton ni sortie d’urgence. Auparavant fermé pour ces raisons, le corridor a été rouvert dernièrement en raison de l’achalandage à l’urgence.
«Ce n’est pas sécurisé comme ça devrait l’être, déplore Steven Fleurent, vice-président à la santé et sécurité au travail pour la CSN-Laurentides. À Saint-Jérôme, [les cas] de santé mentale, c’est sévère.»
Faute de surveillance, «ça arrive qu’un patient en crise arrive à côté de notre poste de travail, puis nous, on n’a rien pour se protéger, on est devant notre ordinateur», a confié une infirmière clinicienne qui tait son nom par crainte de représailles.