Des milliers d’Iraniens dans la rue pour défendre le port du voile
Radio-Canada
Des milliers de personnes ont défilé vendredi en Iran à l'appel des autorités pour défendre le port du voile et dénoncer les « mercenaires », après une semaine de protestations déclenchées par la mort d'une jeune femme arrêtée par la police, qui ont fait au moins 17 morts.
Alors qu'à l'étranger des ONG ont dénoncé une répression brutale des manifestations en Iran, les connexions Internet y sont toujours très perturbées vendredi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram, tandis que Washington a annoncé des mesures pour soutenir l'accès des Iraniens à la libre circulation de l'information.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour port de vêtements inappropriés par la police des mœurs chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique. Elle est décédée trois jours plus tard à l'hôpital, et sa mort a entraîné des manifestations nocturnes dans les principales villes d'Iran, parmi lesquelles la capitale Téhéran.
Un média d'État a fait état jeudi de la mort de 17 personnes dans ces manifestations. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état vendredi d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations qui, selon cette source, ont eu lieu dans environ 80 villes depuis une semaine.
Le gouvernement a riposté avec des balles réelles, des pistolets à plomb et des gaz lacrymogènes, selon les vidéos partagées sur les réseaux sociaux, indique le CHRI dans un communiqué.
L'organisation kurde de défense des droits de la personne Hengaw rapporte que les forces de sécurité ont tiré durant la nuit de jeudi à vendredi avec des armes semi-lourdes sur les manifestants à Oshnaviyeh (nord-ouest), sans donner davantage de précisions.
Dans plusieurs villes, des manifestants ont affronté les forces de sécurité, incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants.
La police a arrêté un nombre indéterminé de personnes, ont rapporté des médias iraniens. Parmi elles figurent le militant Majid Tavakoli et la journaliste Nilufar Hamedi, selon leur entourage.
Les images les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l'on voit des Iraniennes brûler leur foulard. En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n'ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués.