
Client de prostitution juvénile: un prof déchu écope de prison de fins de semaine
Le Journal de Montréal
Un enseignant qui s’était fait pincer par la police lors d’une opération contre la prostitution juvénile vient d’écoper de 90 jours de prison à purger les fins de semaine, même s’il implorait le juge de lui éviter un casier judiciaire pour son crime commis «sans réfléchir» selon lui.
«J’écarte immédiatement l’absolution comme sentence, car ce serait profondément choquant pour la population», a commenté le juge Serge Champoux lors d’une audience ce jeudi au palais de justice de Drummondville.
Assis dans la salle, Sylvain Rouleau, 51 ans, a gardé la tête basse pendant que le magistrat rappelait son crime, commis à l’automne 2019.
André Côté, un homme d’affaires de 56 ans qui avait commis la même faute, était aussi présent. Ce dernier a pour sa part écopé de six mois d’incarcération.
À l’époque, pour s’attaquer à la prostitution juvénile, la Sûreté du Québec avait mis en place une opération ciblant les clients. Une agente d’infiltration avait mis en ligne une annonce où elle se présentait comme une «petite nouvelle toute fraîche» et une «parfaite lolita» afin d’offrir des services sexuels. Et lorsqu’un contact était effectué, l’agente indiquait avoir 16 ans.
Si un client poursuit les échanges, un rendez-vous est alors fixé. Une fois rendu sur place, le potentiel client est alors arrêté.
«Il est indéfendable qu’un homme mature ne se pose pas de questions, minimalement sur le fait qu’une fille de 16 ans publie seule une telle annonce, qu’elle loue une chambre d’hôtel et rencontre des clients seule», a commenté le juge en rappelant l’existence de proxénètes qui exploitent des adolescentes.
C’est ainsi que Rouleau et Côté se sont fait passer les menottes aux poignets. Et face à une preuve accablante, ils ont chacun leur tour plaidé coupables de leurre, en tentant de s’expliquer afin d’obtenir la clémence du juge.
