
«La situation n’a pas changé», selon un enseignant
TVA Nouvelles
Un enseignant au secondaire dans la région métropolitaine a constaté peu de changements dans la Belle Province, malgré les efforts de Québec.
Alors qu’il manque 5704 enseignants dans la province, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville s’est récemment montré optimiste. De son côté, l’enseignant Simon Landry a présenté certaines réserves, dimanche matin, à LCN.
«Je vais rentrer travailler mercredi et il y a peut-être un collègue qui va arriver et me dire “Bonjour, moi aussi j’enseigne les mathématiques au même niveau que toi; je n’ai jamais enseigné ça de ma vie. Est-ce que tu peux m’aider? ”. C’est sûr que ça rajoute de l’ouvrage. J’ai déjà des cours à planifier.»
«Surtout, quand c’est quelqu’un qui n’est pas qualifié, il faut vraiment partir à zéro, a-t-il ajouté. Je fais deux planifications en même temps. Ça vient épuiser les gens qualifiés. On va le faire quand même, parce qu’on ne veut pas pénaliser les jeunes.»
Jouer sur les mots
M. Landry se méfie des chiffres de Québec.
«On dit qu’il va y avoir des profs dans chaque classe, mais il faut faire attention, a-t-il prévenu. On a annoncé de façon très discrète au printemps dernier que n’importe qui qui était inscrit à un programme de qualification enseignant devenait qualifié aux yeux du gouvernement. C’est un peu comme si je m’inscrivais à la faculté de droit demain matin, je ne pourrais pas dire que je suis avocat. Mais, aux yeux du gouvernement, je suis inscrit en éducation, donc je deviens légalement qualifié.»
«On joue sur les mots, a-t-il poursuivi. [...] C’est sûr qu’on joue dans l’optique politique, mais la situation sur le terrain n’a pas vraiment changé.»
Malgré tout, Simon Landry estime que la rentrée scolaire va bien se passer. L’enseignant croit que le système éducatif québécois devra être réorganisé à long terme.
