«Femme de désordre» de Catherine Côté: un roman à part dans l’univers du polar québécois
Le Journal de Montréal
Crime organisé et policiers vont main dans la main dans le Montréal des années 1940. Comment y faire face quand on ne veut pas de ce jeu-là ?
En ce dimanche 14 mars 1948, un homme est retrouvé assassiné chez « Mrs Louise », un bordel du Red Light montréalais. Mais personne n’a rien vu. Une prostituée finit par dire qu’elle a entendu quelqu’un sortir en courant de l’établissement.
Enfin une piste pour le sergent-détective Marcus O’Malley, et de quoi écrire pour la journaliste du Montréal-Matin Suzanne Gauthier – par ailleurs alarmée des conditions dans lesquelles les femmes travaillent, préoccupation totalement inusitée à l’époque.
Léopold, mari de Suzanne, meilleur ami de Marcus et détective privé, est pour sa part accaparé par la disparition d’un homme qui trempe dans des affaires louches.
Avec ces intrigues qui s’emmêlent, Catherine Côté donne de l’ampleur au trio d’abord mis en scène dans son roman Brébeuf. Si celui-ci faisait 240 pages, Femmes de désordre est deux fois plus long, permettant de développer la psychologie des personnages.
C’est d’ailleurs ainsi que la série de Côté se distingue. L’intrigue de Femmes de désordre n’a en soi rien de complexe : du jeu et de la prostitution contrôlés par le crime organisé, une police qui ferme les yeux, des gens qui voient clair, mais qui sont menacés... Mais quelle atmosphère la romancière arrive à créer !
Chaque membre de son trio est mis en valeur, portant des soucis qui empiètent sur leur vie professionnelle, mais qu’on gardait pour soi en 1948. Léopold noie ses souvenirs de soldat revenu de guerre dans l’alcool et les somnifères. Marcus, nouvellement séparé, entouré de collègues corrompus, ne sait plus à qui se fier.
Quant à Suzanne, elle est enceinte. Déjà, une femme mariée qui a un emploi est une incongruité pour l’époque, alors attendre un enfant est inimaginable ! Elle tâche donc de cacher son ventre qui grossit sous une gaine qui s’avère franchement inconfortable. Il faut bien une écrivaine pour souligner un aussi savoureux détail !
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