Une saison «historique» en vue pour le CH?
Le Journal de Montréal
S’il maintient la «cadence» pendant 82 matchs, le Canadien de Montréal passera à l’histoire à la fin de la saison et pas pour les bonnes raisons.
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Avec une piètre fiche de 4-13-2, le Tricolore affiche une moyenne de points au classement succès de ,263. Celle-ci est d’ailleurs la deuxième plus faible de la Ligue nationale de hockey (LNH) : seuls les Coyotes de l’Arizona (,176) font pire jusqu’ici. Dans la section Atlantique, la troupe de l’entraîneur-chef Dominique Ducharme demeure au septième rang avec ses 10 points, sauf que les Sénateurs d’Ottawa – contraints à l’inactivité cette semaine en raison d’une éclosion de cas de COVID-19 – en comptent un de moins et possèdent quatre parties en main.
Aussi, en consultant le très long historique du Canadien, il est possible de constater que l’équipe a conclu une campagne avec une moyenne davantage inférieure à une seule occasion. C’était en 1939-1940, une année marquée par les débuts de la Deuxième Guerre mondiale. À l’époque, le club s’était contenté d’un dossier minable de 10-33-5 bon pour une moyenne de ,260. Toe Blake avait été le meilleur élément en attaque des siens avec ses 17 buts et 19 mentions d’aide pour 36 points en 48 sorties, tandis que le gardien régulier était Claude Bourque, auteur de neuf victoires en 36 affrontements.
Pour un calendrier de 82 matchs, jamais le Canadien n’a fini avec moins de 70 points, soit sa récolte exacte de 2000-2001, année durant laquelle Michel Therrien a remplacé Alain Vigneault derrière le banc. Au chapitre de la moyenne de points, l’équipe s’est retrouvé sous ,400 à quatre reprises dans son histoire : outre 1939-1940, il y a eu les saisons 1925-1926, 1935-1936 et 1940-1941.
Ainsi, s’il continue de multiplier les défaites, le Bleu-Blanc-Rouge n’aura aucune difficulté à établie un nouveau plancher pour le total de points amassés en 82 rencontres et pourrait présenter sa pire moyenne à vie.
Des clubs horribles
Dans les derniers jours, «Le Journal de Montréal» a fait le lien entre la formation actuelle du Canadien et la triste équipe des Nordiques de 1989-1990 ayant fait l’objet de moqueries à cause de ses contre-performances répétées. Québec avait complété son pénible parcours avec seulement 12 gains et 31 points en 80 affrontements.
Cependant, il y a pire dans les annales de la LNH. Les Capitals de Washington ont eu droit à une entrée en matière plutôt ardue en 1974-1975. Leur dossier de 8-67-5 leur a valu une moyenne de ,131, la plus faible à ce jour. Les Quakers de Philadelphie (1930-1931) ont de leur côté mis fin à leurs activités après une seule saison, qui a été pour le moins affreuse en vertu d’une moyenne de ,136.
Être l’un des meilleurs de son sport ne rime pas toujours avec millions de dollars dans le compte en banque et voitures de luxe. Plusieurs athlètes québécois, peu soutenus financièrement, en arrachent et font des sacrifices afin de pouvoir continuer à pratiquer leur discipline: travailler jusqu’aux petites heures du matin, renoncer à être propriétaire, dormir en pension lors des tournois...
Note de la rédaction : M. Picard est un ex-défenseur du Canadien qui a joué 253 matchs dans la LNH, en plus d’avoir joué professionnellement en Russie, en Suisse et en Allemagne. Analyste à TVA Sports, il est depuis quelque temps répugné par ce qu’il voit dans notre hockey mineur québécois. Il a découvert ses côtés les plus laids en suivant son fils dans les arénas.